Non aux pratiques illégales de la police aux frontières

Le 23 mars dernier, le journal Le Monde a publié une enquête réalisée avec leurs partenaires de Lighthouse Reports qui documente et révèle, vidéos à l'appui, les pratiques illégales de la police dans le nord de la France.  

Les images et documents récoltés, montrent comment la police agit pour empêcher les départs vers l'Angleterre à savoir des interpellations en pleine mer ou des demandes faites aux équipes de sauvetage de « crever les boudins gonflables [des] pneumatiques ». Ces techniques sont interdites car très dangereuses, avec  un grand risque de noyade. De fait, le reportage du Monde transcrit des témoignages de personnes qui figuraient à bord de ces embarcations en passe de chavirer : « on était à plusieurs dizaines de mètres des côtes quand un bateau pneumatique avec cinq ou six policiers s’est approché et a crevé notre embarcation. J'avais de l'eau jusqu'à la poitrine, c'était très dangereux » raconte Ziko, somalien de 16 ans. 

Ce que montre cette enquête est insupportable et intolérable. Nous ne pouvons pas accepter que la Police de la République s'adonne à ces pratiques criminelles, d'autant plus sur fond de xénophobie institutionnelle. Sur le littoral de la Manche, ces agissements sont une conséquence du traité du Touquet, une forme de sous-traitance dans la gestion de la frontière Britannique, puisque  la France s'est engagée à renforcer ses contrôles sur la frontière avec le Royaume-Uni. 

En réaction, nous apportons notre soutien à la de demande de création d'une commission d'enquête déposée par des député·es des partis de la NUPES, sur proposition d'Elsa Faucillon, quant aux répercussions du traité du Touquet sur l'action publique et qui viserait à analyser les pratiques de la police aux frontières et les dépenses budgétaires liées à cette politique publique et trouver les moyens d'assurer le respect des droits et libertés fondamentales des personnes exilées. 

Les Écologistes restent résolument attaché·e·s au respect des droits et libertés fondamentales. Les personnes en exil, vulnérables et qui n'ont d'autres solutions pour trouver des conditions de vie décentes que d'entreprendre des parcours dangereux, ne doivent pas être les victimes de pratiques déshumanisantes. Les politiques migratoires européennes les condamnent à mort dès le plus jeune âge. Rappelons que selon le projet Missing Migrants,  248 personnes sont décédées entre la France et l'Angleterre. Début mars c'est l'enfant Rola, 7 ans, qui s'est noyée au large de Calais alors qu'elle tentait la traversée de la Manche avec ses parents. 

Nous réclamons que soient remises au centre de nos politiques les valeurs de l'accueil et de l'hospitalité et nous ne cesserons de nous battre pour sortir de la logique sécuritaire, y compris au niveau européen. L'Europe ne peut plus être une forteresse et doit retrouver son humanisme initial.


Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole Les Ecologistes - EELV

La Commission Immigration Les Ecologistes - EELV