Serbie : Les Écologistes soutiennent la grande manifestation à Novi Sad du 1er novembre

Un an après la tragédie de Novi Sad et face à la persistance d’une répression étatique systématique contre les manifestations massives qui s’en suivent depuis, le parti Les Écologistes tient à exprimer son plein soutien à la société civile serbe et à réaffirmer l’impératif d’une action européenne cohérente et déterminée. La manifestation qui se prépare ce 1er novembre à Novi Sad incarne la résilience d’un mouvement citoyen et étudiant pacifique qui, depuis douze mois, défend les principes démocratiques face à un régime dont les dérives autoritaires menacent la stabilité des Balkans et les fondements mêmes du projet européen.

Nous constatons avec une profonde inquiétude l’accélération de la dégradation de l’État de droit en Serbie. L’instrumentalisation des institutions, la pratique avérée d’une surveillance illégale, notamment via le logiciel Pegasus, et le recours à des moyens de coercition disproportionnés, incluant des armes acoustiques et des gaz lacrymogènes contre des civils, sont les marqueurs d’une répression politique qui s’intensifie. Ces méthodes, dénoncées dans la résolution du Parlement européen du 24 octobre, exigent des enquêtes indépendantes et impartiales.

Parallèlement, nous dénonçons la stratégie de polarisation délibérée menée par le gouvernement serbe. Celle-ci s’appuie sur un narratif de propagande anti-européenne, une rhétorique haineuse diffusée par des médias inféodés au pouvoir, et un alignement géopolitique croissant avec la Fédération de Russie. Cette orientation non seulement sape les perspectives d’intégration européenne de la Serbie, mais contribue également à fragiliser l’équilibre précaire de la région.

La crédibilité du processus électoral est un autre pilier défaillant. Les dernières consultations, entachées par des pressions sur les électeurs, des achats de votes et un accès inéquitable aux médias, ne peuvent constituer le fondement légitime d’un pouvoir démocratique. La mise en œuvre intégrale et sans délai des recommandations de l’OSCE/ODIHR est une condition sine qua non pour que de futures élections soient libres et régulières.

Face à cette situation, le silence calculé ou les déclarations complaisantes de certaines capitales européennes sont incompréhensibles et contre-productives. Nous appelons la France et l’ensemble des États membres de l’UE à adopter une position unie et ferme, conditionnant toutes avancées dans les négociations d’adhésion et toute conclusion des contrats à des progrès tangibles et vérifiables en matière de démocratie, d’État de droit et d’alignement sur la politique étrangère et de sécurité de l’UE, notamment concernant les sanctions contre la Russie.

L’engagement civique et non-violent de la jeunesse serbe est porteur d’espoir. Son écrasement, s’il devait se poursuivre, aurait des conséquences désastreuses, renforçant les tendances autoritaires et l’extrême droite bien au-delà des frontières serbes. L’Union européenne doit impérativement déployer une mission d’enquête sur place et soutenir sans ambiguïté les forces démocratiques. La lutte pour la démocratie en Serbie est indissociable de la défense de nos valeurs communes et de la sécurité européenne.



Aminata Niakaté, porte-parole Les Écologistes

Les commissions Défense, Transnationale, Europe et Paix & Désarmement des Écologistes