Monsieur le Président, entendez le pays !

Depuis des mois, la France exprime avec force son besoin de changement.

À travers les urnes en juillet dernier, dans la rue depuis septembre, dans les débats publics, nos concitoyennes et nos concitoyens réclament une autre voie plus juste et plus démocratique, des réponses concrètes contre la vie chère, pour les salaires, l’emploi, l’industrie, les services publics, la transition écologique. Cette demande, claire et persistante, ne peut être ignorée plus longtemps.

L’échec des gouvernements successifs n’est rien d’autre que le refus d’un changement de politique sur des aspirations majoritaires dans le pays que sont le rejet du recul de l'âge de départ à la retraite ou la demande d'une fiscalité plus forte des plus riches et du capital, et la conséquence d’une méthode antidémocratique qui impose des choix sans débat au Parlement.

Le pays a besoin d’un changement de cap. De changements indispensables pour améliorer le quotidien des Français·es et sortir le pays du chaos dans lequel il navigue à vue depuis plus d’un an.

A l'heure où vous vous apprêtez à nommer un nouveau Premier ministre, persister dans l’obstruction serait fragiliser encore davantage notre démocratie, au moment où elle a besoin d’être au contraire restaurée et protégée.

Quelle excuse vous reste-t-il pour justifier le refus de la cohabitation ? Le gouvernement Barnier devait être le gage d’une stabilité institutionnelle retrouvée : il n’aura été qu’une courte parenthèse, tout comme celui de François Bayrou, sans parler de l’implosion du gouvernement Lecornu, qui n’aura même pas duré 24h.

Il est temps de tirer les leçons de cette séquence.

La France a besoin d’un gouvernement de gauche et écologiste qui propose une autre politique, un projet de budget de justice sociale et fiscale et permette au Parlement de débattre sans entrave de ce projet.

Monsieur le Président, vous avez le choix.

Soit vous persistez dans l’isolement et le déni, et vous prendrez devant l’Histoire la responsabilité d’avoir considérablement aggravé la fracture entre le peuple et ses institutions.

Soit vous écoutez le pays, vous respectez la démocratie et vous ouvrez une nouvelle étape : celle d’une cohabitation par la nomination d’un Premier ministre et d’un gouvernement de gauche et écologiste qui permettra la construction de majorités à l’Assemblée.

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste

Fabien Roussel, Secrétaire national du Parti communiste français

Marine Tondelier, Secrétaire nationale des Écologistes