Les Écologistes soutiennent les pharmacies, menacées de disparition par le gouvernement

Mercredi 6 août, le gouvernement de François Bayrou a publié en catimini un arrêté qui met gravement en danger l’avenir des officines de pharmacie. Cet arrêté stipule que désormais, les remises dont peuvent bénéficier les pharmacies sur les commandes de médicaments génériques passeront de 40% à 20% maximum d’ici 2027.

Disons-le d’emblée, ce changement est un cadeau fait aux lobbyistes des grands laboratoires pharmaceutiques sur le dos de la marge de nos pharmacies.

Or, ces dernières ne sont pas des lieux comme les autres. Elles sont un pilier de notre système de santé, pour qui elles assurent au quotidien bon nombre de missions essentielles, d’ailleurs de plus en plus nombreuses depuis la crise sanitaire. Outre le conseil et la délivrance, elles peuvent désormais avoir à réaliser des vaccinations, des dépistages, des prescriptions ou des téléconsultations, des tâches sensibles et chronophages aujourd’hui très peu rémunérées et qui s’ajoutent à des conditions d’exercice difficiles en raison des pénuries permanentes de médicaments.

Présentes sur tout le territoire, les officines de pharmacie disposent aussi souvent des seul·es professionnel·les de santé accessibles facilement, notamment dans les déserts médicaux. Plus généralement, ce sont enfin l’un des derniers lieux d’entraide et d’échange pour les personnes âgées isolées.

Malheureusement, ce maillage territorial déjà menacé par des fermetures très nombreuses risque de disparaître sous l’effet de cet arrêté gouvernemental. Diviser par deux les remises accordées sur les médicaments génériques représente un manque à gagner potentiel de plusieurs dizaines de milliers d’euros par an par officine. À court terme, cela engendrera des licenciements économiques, et des fermetures supplémentaires d’officines, notamment les plus fragiles situées dans les zones rurales. Les spécialistes du secteur craignent de voir disparaître une officine sur trois, soit 6000 pharmacies, ce qui constituerait une déflagration économique et sanitaire.

Et le pire, c’est que tout cela ne rapportera rien aux patient·es.

Les Ecologistes ne peuvent accepter que l’égal accès aux soins des Français·es soit une fois de plus remis en cause au profit de multinationales de l’industrie pharmaceutique.

Les Ecologistes soutiennent la mobilisation organisée par les pharmacies ce 16 août, ainsi que toutes les suivantes, tant que le gouvernement n’aura pas entendu raison.

Nous demandons le retrait immédiat de cet arrêté, et le retour aux négociations avec les syndicats de la profession, afin de garantir des revenus équitables et permettant aux pharmacien·nes d’officine d’exercer leurs missions dans des conditions optimales pour la santé des patient·es.

Aminata Niakaté et Eric Piolle, porte-paroles Les Ecologistes

Crédit photo une : François Goglins