Protéger les Départements : un impératif social et écologique dans le budget 2026
Assises des Départements de France, Albi (Tarn), le 14 novembre 2025
Alors que l’État prépare le budget 2026, nous, élus écologistes des Départements de France, lançons un appel solennel : ne fragilisez pas les Départements. Ils sont aujourd’hui le pilier de l’action sociale et un levier essentiel de la transition écologique.
Chaque jour, nos collectivités assurent des missions vitales : Protection de l’enfance, insertion sociale, accompagnement des personnes âgées dans un contexte de vieillissement accéléré et accompagnement des personnes en situation de handicap ou encore soutien aux aidants.
Les Départements jouent un rôle clé dans la transition écologique qu’il s’agisse par exemple de la protection des espaces naturels ou des politiques de mobilités pour sortir du tout voiture et développer les mobilités douces, en ville comme à la campagne. Dans les zones rurales, ils sont souvent le seul acteur capable de structurer des politiques écologiques ambitieuses, alors que les petites communes et EPCI manquent de moyens pour relever ces défis : revitalisation des bourgs, réhabilitation des bâtiments, mobilité douce et sobriété foncière.
Par ailleurs, les Départements ont déjà contribué à l’effort national à hauteur de 38 % en 2025 alors qu’ils ne représentent que 1% de l’endettement public.
La protection de l’enfance est particulièrement mise à mal par les défauts de compensation de l’Etat et les faiblesses de ses services d’accompagnement. Près de 400 000 jeunes sont suivis par la protection de l'enfance en France. Les mesures de protection sont en hausse de 44 % depuis 1998 mais le nombre de personnels sur le terrain est lui en baisse constante sur la dernière décennie. Les enfants sont donc accueillis en sureffectif, des mesures de placement ne sont pas exécutées faute de place suffisante et les professionnels sont en perte de sens. 75 % des Départements ont des enfants confiés en attente d’une place en IME tandis que 20 Département ne bénéficie pas d’un seul pédopsychiatre.
Corréler l’action sociale à la croissance via la TVA ou au marché immobilier via les DMTO est une aberration. Les besoins sociaux augmentent quand la conjoncture se dégrade, alors que ces recettes fiscales diminuent. Certains Départements de droite prônent le gel des Allocations Individuelles de Solidarité, fragilisant ainsi les plus précaires. La conséquence est la mise en danger de notre modèle social.
Les élus écologistes expriment leur vive inquiétude quant à la fragilisation des missions essentielles des Départements. Certaines de nos préoccupations n’ont même pas été évoquées par le premier ministre lors de sa venue aux Assises des Départements de France.
Nous restons inquiets pour le monde associatif et les partenaires des Départements, acteurs cruciaux de la cohésion sociale.
Nous restons inquiets pour les Espaces Naturels Sensibles (ENS) et l’ingénierie territoriale (CAUE), piliers de la transition écologique locale.
Les élu.e.s écologistes appellent le gouvernement à prendre la pleine mesure et inscrire dans le budget 2026 :
- des moyens à la hauteur des enjeux sociaux et écologiques ;
- la reconnaissance du rôle stratégique des Départements dans la cohésion nationale ;
- et le respect du principe de libre administration des collectivités au sein d’un nouvel acte de décentralisation annoncé par le 1er Ministre.
Le 1er Ministre a annoncé le doublement du fonds de sauvegarde ainsi que la mise en place de l’allocation sociale unique. Nous serons d'une très grande vigilance sur cette proposition qui pourrait permettre de simplifier et même de lutter contre le non recours mais cette mesure ne doit pas être une méthode pour faire des économies en nivelant les aides vers le bas.
Aminata Niakaté, porte-parole Les Écologistes
Les élu•es écologistes des Départements de France