1er décembre : l’épidémie de VIH/sida avance car les gouvernements reculent devant leurs responsabilités
Mettre fin à l’épidémie de VIH/sida d’ici 2030 : tel était l’objectif porté par l’ONUSIDA. Malheureusement cet horizon s’éloigne à mesure qu’une alliance objective toxique entre les libéraux prônant la philanthropie privée, et les conservateurs et l'extrême-droite hostiles aux objectifs de développement des Nations-Unis s’emploie à réduire les financements publics, notamment ceux du Fonds Mondial, à affaiblir les institutions internationales et à nier les droits humains partout dans le monde.
Et la France n’échappe pas à cette tendance inquiétante alors même que l’épidémie continue à progresser. Malgré les avancées scientifiques considérables, les nouvelles contaminations par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ne baissent pas. Pire : elles augmentent même dans plusieurs groupes vulnérables. C’est le résultat d’un système de prévention et de dépistage affaibli, d’un accès au soin inégal, et d’un climat politique où la stigmatisation et les politiques répressives priment sur la santé publique.
Les femmes migrantes, les hommes migrants ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes usagères de drogues, les travailleurs et travailleuses du sexe sont les premières populations touchées. Ces personnes sont touchées parce qu’elles sont les plus éloignées du système de soins, en raison de la précarité, des violences institutionnelles, des barrières administratives, de la répression et de la sérophobie. Pendant que l’extrême droite instrumentalise la santé pour exclure, le Gouvernement laisse se déliter les services hospitaliers, ferme des structures de proximité et asphyxie les acteurs communautaires qui tentent de maintenir la lutte au quotidien.
Alors que les contaminations augmentent chez les plus jeunes de nos concitoyens, l’extrême droite mène une offensive violente contre l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Cet enseignement scolaire est pourtant l’un des outils les plus efficaces pour prévenir les infections, lutter contre les violences et donner aux jeunes les moyens de se protéger. La stratégie de l'extrême-droite est claire : saboter l’accès à l’information, criminaliser la sexualité des jeunes, maintenir l’ignorance pour ensuite moraliser et stigmatiser puis terroriser et dominer.
À l’occasion de la journée du 1er décembre, Les Écologistes appellent à une mobilisation forte, coordonnée et immédiate pour inverser ces tendances.
Les Écologistes le disent clairement : L’épidémie avance parce que les gouvernements reculent devant leurs responsabilités.
Lutter efficacement contre le VIH, c’est refuser la criminalisation des travailleurs·ses du sexe, garantir l’accès aux droits, dépénaliser l’usage de drogues, financer la réduction des risques, ouvrir davantage de lieux de consommation à moindre risque, renforcer les Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (et les centres de santé sexuelle — notamment d’approche communautaire —), soutenir les équipes hospitalières, et diffuser largement la PrEP, les TPE et le dépistage.
Aminata Niakaté, porte-parole Les Écologistes
La commission LGBTQIA+ Les Écologistes
La commission Santé Les Écologistes