Kanaky-Nouvelle Calédonie : le Premier ministre Michel Barnier doit renouer d’urgence avec l’esprit des accords de Nouméa !

Suite au 3eme référendum contesté d’auto-détermination de 2021 et à l’annonce du dégel du corps électoral la Kanaky-Nouvelle-Calédonie vit depuis le 13 mai dernier au rythme des émeutes que l’archipel du Pacific pensait ne plus jamais revivre depuis les événements de 1984.  

4 mois après, la situation sur place reste tendue et le bilan très lourd avec 13 morts, plus de 2 milliards d’euros de dégâts matériels, un vivre ensemble brisé et une population plus que jamais fragmentée.  

Depuis des semaines, la situation est laissée au pourrissement. Emmanuel Macron a fait perdre un temps précieux à la Kanaky - Nouvelle-Calédonie en laissant la situation se dégrader tout au long de l’été. Il y avait pourtant urgence à agir pour protéger la population, mais aussi pour relancer un processus institutionnel respectueux de l’ensemble des parties prenantes.  

Les Écologistes attaché.e.s au principe des peuples à disposer d'eux-mêmes, ne peuvent rester silencieux.euses face à ce gâchis démocratique et à ces vies brisées.  En ce 24 septembre, 171 ans après la prise de possession de la Kanaky par l'Amiral Auguste Febvrier-Despointes pour la France, nous exhortons le nouveau gouvernement à renouer le dialogue dans l’esprit des accords de Matignon et de Nouméa qui ont, durant plus de 30 ans, été le fil conducteur du processus d’autodétermination sur le territoire et avec lequel la présidence Macron a délibérément rompu.  

Nous, Écologistes condamnons fermement les méthodes brutales employées par le précédent gouvernement et demandons au nouveau Premier ministre Michel Barnier : 

 - de retirer sans condition le projet de loi relatif au dégel du corps électoral ; 

 - de relancer le processus de dialogue en rencontrant l’ensemble des forces politiques du territoire ; 

 - de tout mettre en œuvre afin que les Calédonien·ne.s puissent choisir librement leur destin commun en les accompagnant quel que soit leur choix; 

 - d’assurer une aide sociale et médicale d’urgence et à la hauteur des besoins pour l’ensemble de la population de l’archipel ; 

 - d’éclaircir sa position par rapport au “pacte nickel” porté par l’État décrié par les autorités calédoniennes en début d'année.

- d'agir au sujet des prisonniers Kanaks détenus dans les prisons de l'Hexagone depuis le mois de juin, en les rapprochant de la Nouvelle Calédonie car cet éloignement injustifié.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole 

La commission Outre-mer des Écologistes