École de la République, nous attendons des actes au-delà des mots !

Alors que 12 millions d’élèves ont retrouvé le chemin de l’école, la ministre de l’éducation Nationale, Élisabeth Borne, ne convainc pas avec sa feuille de route aux mots soigneusement choisis — stabilité, inclusion, sécurité, excellence —, en décalage avec la réalité.

Une hausse du budget en trompe l’œil.

La ministre a rappelé que le budget de l’éducation nationale a augmenté de 16 milliards d’euros depuis 2017. Pourtant, rapporté au PIB, la part de ce budget n’a pas augmenté depuis 15 ans. Cela se traduit par exemple par un sous-investissement de la France dans l’école comparativement à nos voisins européens visible par des suppressions de postes, une crise d’attractivité du métier d’enseignant précarisé et des classes surchargées.

Rénovation thermique des écoles : une urgence ignorée par l’État.

Alors que les vagues de chaleur se multiplient et que les bâtiments scolaires se transforment en véritables étuves, la rénovation thermique des écoles devrait être une priorité nationale. Pourtant, le gouvernement a fait le choix de baisser le Fonds vert, laissant les collectivités locales porter seules ce chantier vital dont le coût a été estimé à 40 milliards d’euros.

Maillage territorial et école inclusive : des promesses à géométrie variable.

Le discours évoque un renforcement du maillage territorial et une école inclusive. Mais des milliers d’enfants en situation de handicap restent sans solution adaptée à la rentrée. L’inclusion ne peut être un slogan : elle exige des moyens humains, des formations, et une volonté politique ferme.

L’année de la Santé Mentale se fait attendre. 

Elisabeth Borne a annoncé la mise en place d’un conseiller dédié à la santé mentale dans chaque département mais ces promesses se heurtent à un déficit criant de personnels médicaux et sociaux dans l’éducation nationale. Les Écologistes rappellent qu’au-delà du renforcement du repérage, il est nécessaire de renforcer l’accès effectif aux soins (en diminuant les délais d’attente pour les CMPP) et d’augmenter le personnel spécialisé dans les établissements scolaires.

EVARS (Éducation à la Vie Affective Relationnelle et Sexuelle): une mise en œuvre essentielle.

Les Écologistes s’étonnent de l’absence d’évocation par la Ministre de la mise en œuvre des programmes d’EVARS publiés début 2025 et rappellent leur attachement à l’éducation à l’égalité. Rendue obligatoire depuis 2001, l’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle n’est que trop peu mise en œuvre à l’école. Elle participe pourtant à la protection et à l’émancipation des enfants.
Nous, écologistes, rappelons que l’école ne doit pas se réduire à un simple levier de performance économique et que les véritables urgences de l’école sont de recréer du lien humain pour le bien-être de nos enfants. L’éducation ne peut se limiter à produire des profils rentables pour le marché du travail. Elle doit avant tout émanciper, éveiller l’esprit critique, transmettre les savoirs et les valeurs qui permettent à chacun.e de devenir un citoyen libre, éclairé et engagé. L’école de la République doit être un espace de construction démocratique, où l’on apprend à penser, à débattre, à vivre ensemble. Former des citoyens, ce n’est pas leur assigner une fonction dans la prospérité nationale, c’est leur donner les moyens de s’épanouir et de choisir leur propre voie.

Nos 3 mesures prioritaires :

  • * Annuler les suppressions de postes d’enseignant·es suite à la baisse démographique pour alléger les classes surchargées.
  • * Mettre en œuvre les programmes d’Éducation à la Vie Affective Relationnelle et Sexuelle avec formation effective du personnel éducatif dans les établissements.
  • * Réimplanter le service public éducatif dans tous les territoires et renforcer un contrôle public et indépendant de l’ensemble des établissements privés.

Aminata Niakaté et Eric Piolle

La commission Education Enfance Formation