Mayotte : l’urgence et la solidarité doivent guider toutes nos actions
Face aux conséquences du cyclone qui a dévasté Mayotte : l’urgence et la solidarité doivent guider toutes nos actions.
L’île de Mayotte vient de subir le passage du cyclone CHIDO, d’une très grande puissance, qui a causé de nombreuses victimes humaines et détruit des milliers d'habitats et d’espaces naturels (mangroves, parcs, cultures… avec tout ce qui entre dans l’écosystème animal). S’il n’est pas encore possible de se prononcer sur le nombre de victimes, en revanche l’étendue des dégâts est considérable. L’état des routes empêche localement de porter assistance aux blessés et aux malades chroniques, d'approvisionner au quotidien les habitants et la distribution de l'eau potable.
Le gouvernement a mobilisé sans délai deux ponts aériens l'un au départ de Paris pour la Réunion et le second depuis la Réunion pour accompagner Mayotte dans la recherche des victimes et pour faire face à la remise en place des infrastructures de base indispensables à sa reconstruction.
Conscients des graves inégalités qui caractérisent la population de 101ème département de France, les Écologistes attendent des responsables politiques qu’ils agissent sans discrimination aucune, dans un parfait esprit de justice sociale, c’est-à-dire sans tenir compte de la situation administrative des personnes victimes.
Les vraies causes de cette catastrophe sont aussi naturelles (2024 est l’année la plus chaude jamais enregistrée que politiques (choix de nos modes de production et de consommation) : d’une part, cette crise rappelle une fois de plus la vulnérabilité spécifique des territoires ultramarins face au dérèglement climatique, d’autre part, les territoires dit « d’Outre-mer » sont trop souvent oubliés des politiques nationales, souffrant d’un abandon assumé sans honte par notre gouvernement et des politiques discriminatoires visant les nouveaux arrivants. La quasi totalité des personnes en situation non encore régularisée n'ont pas risqué un contrôle en omettant de se rendre dans les refuges pourtant mis en place par la préfecture.
Cette situation met en lumière l’urgence d’une transition écologique et sociale pour Mayotte ambitieuse dans ce territoire le plus pauvre de France où la question même de l’habitabilité se pose avec évidence depuis tant d’années. Sur la base d’un tel constat, comment Mayotte va pouvoir héberger les milliers de personnes qui ont tout perdu ? Quel avenir alors qu’il est fait état d’une fermeture scolaire de 6 mois !
Pour répondre aux besoins prioritaires de la population, plus que jamais, il est impératif d’offrir aux personnes sans abri un lieu d’hébergement digne et sécure, un accès inconditionnel à l’eau, une garantie de pouvoir être soigné et s’alimenter cela sans risque de contrôle de leur situation administrative.
Il y a lieu d’investir massivement et de manière pérenne, dans la prévention des risques climatiques, de renforcer les infrastructures locales (hôpitaux et dispensaires, établissements solaires, réseaux de distribution de l'eau, moyens de transport), de garantir une réelle protection de l’enfance.
Pour assurer un avenir durable et juste pour tous Les Écologistes de la Commission des Outremers adressent tout leur soutien aux habitants de Mayotte durement touchés par cette catastrophe et soutiennent tous les organismes engagés dans l’action humanitaire et solidaire.
Aminata Niakaté et Sophie Bussière, Porte-paroles Les Écologistes
La Commission Outremer Les Écologistes