Le 11 mai, marchons contre l’islamophobie !

Après le meurtre raciste dont a été victime Djamel Bendjaballah près de Dunkerque le 31 août, le meurtre islamophobe dont a été victime Aboubakar Cissé le 25 avril dans la mosquée de La Grand-Combe est la dernière manifestation terrifiante d’un racisme débridé qui ne cesse de prospérer en France ces dernières années.
Ces crimes ne sont pas des faits divers. Ce sont les signes d'un débat public délétère où racisme et islamophobie sont quotidiennement banalisés par certains médias et responsables politiques qui ne cachent pas leur obsession pour l’islam et l’immigration, même au lendemain de la mort d’Aboubakar Cissé.
Plusieurs membres des derniers gouvernements n’ont eu de cesse d’alimenter cette islamophobie ambiante et de donner ainsi du crédit aux thèses mortifères du Rassemblement national, dont les scores battent désormais de tristes records.
La stigmatisation quasi quotidienne des musulman·es par les propagandistes des médias Bolloré, en passant par des intellectuel·les de circonstance ou des responsables politiques qui s’égarent dans des thèses fumeuses, entretient une confusion permanente entre islam, islam politique et terrorisme islamiste, créant un terreau de discrimination systémique envers les personnes non blanches.La loi séparatisme de 2021 et la loi immigration de 2024 montrent que les vannes sont ouvertes pour la suspicion a priori envers certaines populations et une citoyenneté française à plusieurs vitesses.
Les musulman·es font partie de notre nation et de son histoire depuis plusieurs siècles. La construction politique de l’extrême droite visant à les exclure du corps national est une injure à notre pays et met en péril son unité. Les mêmes qui alimentent le climat islamophobe depuis des années peinent à s’émouvoir du sort d’Aboubakar Cissé.L’été dernier, nous avons échappé de peu à la formation d’un gouvernement d’extrême droite mais ce sursaut, nous le savons, n'est qu’un répit.
Dans ce contexte, la question de l’islamophobie doit être au cœur de toute politique antiraciste. Si les forces de notre camp ne parviennent pas à endiguer la progression de l’islamophobie au sein de l’État et de nos sociétés, ou à défaire les lois islamophobes comme la loi séparatisme, alors l’odieux meurtre d’Aboubakar Cissé pourrait n’être que le préambule à d’autres horreurs.
Pour rendre hommage à Aboubakar Cissé, pour dénoncer l'islamophobie, pour exiger du gouvernement un plan de lutte contre l'islamophobie, et pour faire front contre toutes les formes de racisme, Les Écologistes se joignent à l'appel pour une grande marche partout sur le territoire le 11 mai 2025.Aminata Niakaté et Éric Piolle, porte-paroles Les Écologistes
