RECOMMANDATIONS DE LA HAS : LES MINEURS TRANS SACRIFIÉ·ES

Les Écologistes expriment leur profonde inquiétude face à l’exclusion de la prise en charge des mineurs de plus de 16 ans dans les nouvelles recommandations publiées par la Haute Autorité de Santé (HAS) ce jour puisque celles-ci ne traitent de la transition de genre que pour les adultes, renvoyant la prise en charge des adolescents à un second volet. En excluant les mineur·es de 16 à 18 ans de ce cadre, la HAS opère un volte-face, cédant aux pressions idéologiques anti-trans* qui minent depuis des mois le débat public, alors que ce document nous arrive avec deux ans de retard.
Si les recommandations relatives aux personnes trans* majeures ont été publiées et marquent une rupture avec les mesures prônées par un paternalisme médical psychiatrisant, elles ne sont que le résultat d’un consensus scientifique solidement établi. Elles apparaissent presque anachroniques tant les savoirs scientifiques convergent vers celles-ci depuis de nombreuses années. Les Écologistes saluent cependant ses recommandations pour les adultes qui consacrent l'autodétermination et la place du médecin généraliste au centre du parcours de soin, et notamment la possibilité pour le généraliste de faire de la primo-prescription.
Le rapport final, attendu depuis plus de deux ans, exclut sans justification la tranche des 16–18 ans, pourtant initialement incluse dans les travaux préparatoires. Cette éviction n’est pas un oubli, elle est le fruit d’un contexte politique hostile. Ces derniers mois, les membres du comité d’experts de la HAS ont été la cible d’une campagne d’intimidation coordonnée : leurs noms ont été publiés sur les réseaux sociaux et dans les médias d’extrême droite, un document de travail non finalisé a été détourné et sorti de son contexte, et des figures politiques réactionnaires ont entretenu un climat de soupçon et de harcèlement. Dans ce contexte, la proposition de loi portée par la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio visant à interdire les transitions médicales des mineur·es a agi comme un catalyseur. Elle a légitimé les discours transphobes et accru la pression sur les institutions.
Amputé de ses recommandations sur les mineur·es, et présenté comme neutre, ces recommandations témoignent en réalité d’un recul grave. Ce choix, déguisé en « absence de consensus », sacrifie les jeunes trans* sur l’autel d’un consensus impossible avec les forces hostiles à leur existence. Il expose les adolescent·es trans* à la précarité médicale, à la détresse psychologique, et à des parcours non encadrés, alors même que les données disponibles soulignent l’impact positif d’un accompagnement adapté.
Il n'y a pas de controverse scientifique sérieuse autour de l’accompagnement des jeunes trans*. Il y a en revanche une offensive idéologique, nourrie par l’extrême droite, certains médias et des associations pseudo-scientifiques.
Les Écologistes réaffirment le plein et inconditionnel soutien aux luttes trans*, institutionnalisées comme libres et auto-organisées, notamment en faveur des mineur·es.
Les Écologistes continueront à se battre pour le remboursement plein et entier des soins liés à la transition, et à un accès global aux soins. Les Ecologistes condamnent les attaques répétées contre les Affections Longue Durée (ALD), notamment les déremboursements de la CPAM, entravant l’accès aux soins des personnes trans*.
Les Écologistes appellent à ce que le groupe de travail de la Haute Autorité de Santé puisse travailler sereinement, et appellent à la protection effective des professionnel·les de santé contre les pressions idéologiques, et à une réponse politique claire, ferme et sans ambiguïté face aux attaques transphobes. Les Écologistes rappellent leur engagement ferme dans la défense des cadres de recherche scientifique, et en particulier dans un contexte d’attaques, qu’elles soient issue de la baisse toujours plus importante des budgets et du nombre de postes que de la liberté académique.
Aminata Niakaté et Eric Piolle, porte-paroles Les Écologistes
La Commission LGBTQIA+ Les Écologistes
La Commission Féminisme Les Écologistes