Ecologistes, nous dénonçons les déviances illibérales du Gouvernement !

Après les discours indécents criminalisant les militant.e.s écologistes qualifiés d'”éco-terroristes”, le Gouvernement nage désormais en plein illibéralisme. 

Les militant.es écologistes sont aujourd’hui régulièrement confrontés à des perquisitions tout azimut et à des gardes à vue intempestives menées par la sous-direction antiterroriste (SDAT). 

C’est arrivé notamment à Félix Blanc, militant Les Ecologistes, faussement accusé d’avoir participé à une mobilisation de désobéissance civile contre l’entreprise Lafarge, qui a été cueilli il y a quelques mois à 6h du matin, perquisitionné puis placé en garde à vue, devant femme et enfant, par une SDAT qui n’avait certainement rien de mieux à faire, avant de voir son affaire classée sans suite dans un dossier sidéralement vide. 

Ce zèle des services antiterroristes questionne d’autant plus que la société Lafarge, mise en examen pour financement du terrorisme et complicité de crime contre l'humanité, pour avoir versé des millions d’euros à des groupes terroristes en 2013 et 2014 en Syrie afin de préserver son usine, n’a pas bénéficé des faveurs de la SDAT puisque ce sont les services douaniers qui l’ont auditionnée.  

Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, dénonce clairement, dans un rapport publié en février 2024, l’attitude de la France : “La répression que subissent actuellement en Europe les militants environnementaux qui ont recours à des actions pacifiques de désobéissance civile constitue une menace majeure pour la démocratie et les droits humains.”  

Quelque chose ne tourne définitivement pas rond dans ce pays. Et ce n’est malheureusement pas fini… 

Ce 30 avril c’était Mathilde Panot,  présidente d’un groupe parlementaire LFI-NUPES et Rima Hassan, candidate à l’election européenne, qui étaient entendues dans le cadre d'une procédure pour “apologie du terrorisme”, quelques jours après l’interdiction par un prefet d’une conférence publique sur la Palestine à Lille ou encore l’annonce d’une plainte du gouvernement contre un leader de la gauche, le tout en pleine campagne électorale, au mépris total du pluralisme politique. 

L’évacuation musclée des étudiant.es de Sciences Po Paris et de la Sorbonne et la répression qui s'accroît dans les universités sont également le signe de la fébrilité du gouvernement. 

Quelques jours auparavant, c’étaient des syndicalistes (CGT, Solidaires, Sud) qui étaient convoqués pour apologie du terrorisme, à l’instar de Tayeb Khouira, porte parole de Sud Aérien, qui témoigne avoir été auditionné par la police après avoir participé à une manifestation de soutien à la Palestine sans que le cadre de cette audition ou ses droits ne lui soient notifiés. Il a déposé plainte pour atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique. Il a également saisi le Défenseur des droits afin de l’alerter sur cette atteinte grave à ses droits et libertés. Nous lui apportons tout notre soutien.

De nombreuses ONG et organisations ont dénoncé une “nette aggravation des atteintes à la liberté syndicale, aux libertés d’expression et de manifestation” ainsi que “l’accumulation convergente de divers moyens de répression et d'intimidation contre des acteurs du débat public, en raison de leur positionnement sur les termes du conflit israélo-palestinien” .  

Les Écologistes dénoncent avec force ces dérives anti-démocratiques du Gouvernement tentant de bâillonner des militant.e.s associatifs, syndicaux ou politiques, pour museler les expressions politiques ou les contestations publiques divergentes de la ligne du Gouvernement. Cette dérive illibérale du Gouvernement est inacceptable et doit cesser immédiatement. 

Aminata Niakaté et Sophie Bussiere, porte-parole Les Ecologistes - EELV