Culture et écologie : les Écologistes dressent le bilan et tracent des perspectives

Le mercredi 7 mai, une conférence de presse s’est tenue au 100, Établissement Culturel Solidaire de Paris, autour du thème Culture et Écologie. L’objectif : dresser un bilan de la situation culturelle actuelle en France et porter les propositions des Ecologistes.

Les intervenant·es :

  • Marine Tondelier, Secrétaire nationale des Ecologistes
  • Monique de Marco, Sénatrice de la Gironde
  • Marie Pochon, Députée de la Drôme
  • Benoît Careil, Adjoint au maire de Rennes
  • Magali Sautreuil, Conseillère régionale Centre-Val de Loire
  • Pascale Bonniel Chalier, Conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes
  • Yvan Lubraneski, Administrateur de l’AMRF (Association des maires ruraux de France

Une politique culturelle fragilisée

Depuis deux ans, le ministère de la Culture subit une baisse drastique de ses moyens. Les effets d’annonce et les manœuvres de la ministre masquent une absence de cap clair pour la politique culturelle nationale. Le « Printemps des ruralités », pourtant basé sur une concertation prometteuse, s’est soldé par une initiative insignifiante — révélateur de l’incapacité de l’État à agir efficacement, que ce soit dans les zones rurales ou les quartiers populaires. Certaines collectivités ont, de leur côté, invoqué la réduction de la dotation globale de fonctionnement pour diminuer brutalement les budgets culturels, sans concertation avec les professionnel·les du secteur. C’est notamment le cas de la Région Pays de la Loire, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ou encore du Département de l’Hérault. Une logique de réduction comptable, qui relègue la culture au rang de variable d’ajustement. Cette remise en question du principe de compétences partagées et de financements croisés compromet un modèle socio-économique culturel qui avait fait ses preuves. Alors que le secteur peine encore à se relever des confinements, une nouvelle récession menace, fragilisant les emplois et les structures. Des atteintes à la liberté de création. Plus alarmant encore : les attaques contre la liberté de programmation et de création se multiplient, encouragées par des discours réactionnaires issus de l’extrême droite et de la droite extrême. On ne se contente plus de critiquer : on cible, sanctionne et cherche à censurer les acteur·rices culturels pour ce qu’ils et elles représentent.

Ce que défendent les Écologistes

Les Écologistes ont récemment publié deux livrets et un manifeste exposant leur vision et leurs propositions pour une politique culturelle en phase avec les enjeux écologiques et démocratiques contemporains. La culture comme levier de transformation. Ils considèrent les activités artistiques et culturelles comme essentielles à l’épanouissement individuel et collectif, et indispensables pour penser et accompagner les transitions écologique et démocratique. La culture est un vecteur d’émancipation, de lien social et de résilience. En milieu rural : renforcer la coopération. Dans les territoires ruraux, les acteur·rices culturels, souvent peu dotés, accomplissent des miracles. Les Écologistes revendiquent plus de soutien financier et logistique, et une véritable reconnaissance de leur rôle à travers des politiques transversales (culturelles, sociales, d’aménagement, de mobilité...). Ils défendent le développement de coopérations culturelles interterritoriales, entre collectivités, entre secteurs, entre campagnes et villes. Les artistes souhaitent travailler en milieu rural, y trouvent des sources d’inspiration, y participent à la vitalité des territoires. Plutôt que d’opposer patrimoine et création contemporaine, ils appellent à rééquilibrer politiques événementielles, tourisme culturel de proximité et présence artistique pérenne. Le patrimoine, tout comme le matrimoine, n’est pas une chasse gardée de la droite : il doit être abordé dans une perspective inclusive, collective et éclairée. Dans les grandes villes : égalité, diversité, écologie. Dans les métropoles qu’ils administrent, les élu·es écologistes se distinguent par des politiques en faveur :

  • des droits culturels,
  • de la diversité artistique et culturelle,
  • de l’éducation artistique et culturelle,
  • de l’égalité de genre et de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Soucieuses de transparence et de co-construction, leurs politiques culturelles se construisent avec les professionnel·les et les habitant·es. Enfin, la transition écologique constitue un axe central de leurs actions. Les institutions culturelles et les festivals sont appelés à s’engager dans cette voie, avec enthousiasme, créativité et responsabilité.