Sébastien Lecornu ne doit pas sabrer les espoirs de la jeunesse

Alors que le Premier Ministre Sébastien Lecornu refuse toujours la taxe Zucman, il prévoit de taxer les stagiaires et les étudiant·es salarié·es. Autrement dit, il préfère sacrifier la jeunesse pour mieux préserver les grands fortunés.
Les politiques macronistes font mal à la jeunesse, et particulièrement aux étudiant·es. Elles et ils subissent une précarité structurelle, qui s’aggrave d’année en année : depuis 2017, c’est une augmentation du coût de la vie de 31,88% (UNEF), près du double de l’inflation.
La moitié des étudiant·es sont obligé·es de se salarier pendant l’année universitaire. En conséquence, elles et ils connaissent un taux d’échec de 40% supérieur à la moyenne. Le premier facteur d’échec dans les études c’est donc la précarité, avec l’instauration d’une sélection sociale tout au long des cursus. Nous l’affirmons : aucun·e étudiant·e ne devrait avoir à se salarier pour financer ses études. En plus, ⅓ saute régulièrement des repas (COP1), 40% disent renoncer à des soins (La Fage, 2025) et plus de la moitié sont en difficulté de logement (Union étudiante 2023) : il est intolérable de laisser la jeunesse avoir faim.
Les macronistes connaissent tous ces chiffres : leurs politiques en sont responsables. Pourtant il persévère dans l’ignominie en prévoyant de taxer le salariat étudiant (Les Echos), alors que dans le même temps les gouvernements précédents ont menti sur les réformes des bourses. En effet, obtenue par la mobilisation des étudiant·es lors de la réforme des retraites, annoncée à 500 millions d’euros, elle est finalement seulement de 117 millions (UNEF, janvier 2024). A cela s’ajoute un second mensonge : celui d'une réforme plus structurelle qui devait avoir lieu dans une seconde phase pour lutter contre la précarité étudiante. Les étudiant·es attendent toujours…
De plus, il faut réaliser que le montant des indemnités des stagiaires est insultant. Pour les employeurs, c’est s’offrir des salarié·es sous-payé·es, particulièrement lors des stages de fin d’études. Venir taxer ces maigres indemnités, c’est choisir de taxer les précaires plutôt que d’installer une véritable justice fiscale. Les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron ont assumé de renforcer la sélection sociale en plus d’avoir installé la sélection académique (Parcoursup, MonMaster).
Face aux projets austéritaires de Sébastien Lecornu, qui prend les jeunes pour cible, Les Écologistes continueront de se battre pour :
- Une véritable justice fiscale, qui rend l'impôt acceptable, réduit les inégalités et finance nos services publics
- Une réforme du système d’aides sociales dans l’enseignement supérieur visant à lutter structurellement contre la précarité étudiante
- Une rémunération des stages au-dessus du seuil de pauvreté
- L'intégration des stages et de l’apprentissage dans la sécurité sociale professionnelle (ancienneté, congés, formation)
- L’extension du RSA aux moins de 25 ans afin de mieux protéger les précaires et faire cesser cette discrimination d’Etat
- Une allocation d’autonomie étudiante au-dessus du seuil de pauvreté
Aminata Niakaté, porte-parole Les Écologistes
Marianne Floch et Clément Choulet, Co-secrétaires nationaux des Jeunes Écologistes
La commission Enseignement Supérieur et Recherche des Écologistes