VIH/SIDA: solidarité nécessaire pour mettre un terme à l’épidémie
Plus de 40 millions de personnes sont mortes de causes liées au sida depuis le début de l’épidémie, dont 630 000 personnes en 2023.
Alors que l'objectif pour mettre un terme à l'épidémie de VIH dans le monde à l'horizon 2030 est toujours d’actualité, l’Aide publique au développement (APD) va subir une baisse drastique de ses budgets, d’au moins 30% dans le projet de loi de finance. Cette baisse de budget met en péril des décennies de progrès dans la lutte contre l’épidémie, en particulier dans les pays les plus pauvres. Alors que nous sommes dans un moment de bascule, où nous devons intensifier la lutte pour arriver à mettre fin de l’épidémie, le choix de la France peut y mettre un coup d’arrêt. En 2023, 1,3 million de personnes dans le monde ont nouvellement contracté le VIH, soit trois fois plus que l’objectif mondial fixé pour 2025. Alors que la dernière restitution du Fonds mondial n’a permis de lever que 14,25 milliards de dollars sur les 18 milliards de dollars attendus par le Fonds mondial pour 2023-2025, une baisse de l’engagement de la France pour la 8e conférence de reconstitution qui aura lieu en septembre 2025 serait dramatique. Cette baisse s’accompagne d’une absence totale de politique en faveur de la meilleure diffusion de traitements, qu’ils soient préventifs ou antirétroviraux, quand il faudrait réformer pour lever largement les droits de propriété intellectuelle au profit de médicaments génériques.
Une France sans sida ne pourra se faire que dans un monde sans sidaL’absence de portage politique fort aggrave cette situation déjà alarmante. Nous interpellons directement la ministre de la santé : pourquoi ne pas dénoncer l’impact dévastateur de la réduction de l’APD sur la santé ? Pourquoi ce silence sur les nouvelles annonces de restrictions concernant l’Aide Médicale d’Etat ? Pourquoi ce silence concernant les débats sur les addictions, notamment du chemsex, en laissant ainsi seulement le volet répressif du Ministère de l’Intérieur alors qu’il s’agit avant tout d’un problème de santé publique ? Où sont les politiques ambitieuses pour accompagner les personnes les plus marginalisées ? Pourquoi continuer la politique de répression et de précarisation des travailleur⸱euses du sexe, favorisant la transmission du VIH ?
Les Écologistes rappellent que la santé doit être une priorité et non une variable d’ajustement du budget ou être sacrifiée pour satisfaire les ministres successifs de l’Intérieur ou l’extrême-droite.
Les Écologistes appellent le gouvernement à mettre en œuvre une politique de solidarité et d’accès aux soins de toutes et tous pour parvenir à l’objectif fixé : un monde sans sida en 2030.Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales
La commission LGBT