80e anniversaire du droit de vote des femmes

29 avril 1945: les Françaises votent pour la première fois à l’occasion du premier tour des élections municipales : ce droit fondamental, acté par l’ordonnance du 21 avril 1944, est le résultat d’un combat qui a traversé les siècles.
80 ans plus tard, la lutte continue car la place des femmes restent minoritaires dans les lieux de pouvoir. Représentées, oui — à égalité, non.
A un an des élections municipales : comment se satisfaire que seuls 20 % des maires et 11 % des président.e.s d'intercommunalité soient des femmes ? La part des femmes dans les conseils municipaux atteint péniblement 42,4 % après les élections de 2020, et seulement 35,8 % dans les conseils communautaires et 31,6 % des président.es de Conseils régionaux.
Alors qu’Emmanuel Macron avait fait de l'égalité femmes-hommes la grande cause de ses deux quinquennats, force est de constater que la part des femmes à l’assemblé n’a fait que reculer entre 2017 et 2024. En 2025, les femmes ne représentent que 37 % des député·es, certains partis politiques préférant encore payer des pénalités plutôt que d’investir des femmes. De même, si le gouvernement Bayrou est paritaire en nombre, les femmes sont minoritaires parmi les ministres de plein exercice et aucune d'entre elles ne détient de ministère régalien.
Si le préambule de la constitution de 1946 rappelle que la loi garantit aux femmes des droits égaux à ceux des hommes dans tous les domaines, il semblerait que la loi a failli à garantir la pleine représentativité des femmes dans les lieux de pouvoir. Dans un rapport de février 2022, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes alerte sur le fait que plusieurs types de collectivités territoriales ne sont soumis à aucune obligation de parité, et regrette “la persistance d’un sexisme systématique en politique à toutes les échelles, qui stigmatise de fait les femmes et impacte l’exercice de leur mandat ».
Notons que de nombreuses tentatives ont émergé pour tenter de contraindre les règles de scrutin et le 7 avril dernier, nous nous félicitons que l’Assemblée nationale ait définitivement adopté une proposition de loi généralisant le mode de scrutin de liste paritaire aux élections municipales pour toutes les communes y compris celles de moins de 1000 habitants.
Nous appelons à mener des politiques ambitieuses pour encourager l’engagement citoyen et politique de tous et toutes en inscrivant dans les parcours citoyens à l'école , de vrais enseignements à la vie civique, qui passent par la spécificité des différents échelons et des différents types de scrutin ainsi que des rencontres avec des élu.es.
Cela serait aussi une manière de répondre à la désillusion/désamour des Françaises et Français face à la politique.
Aminata Niakaté et Éric Piolle, porte-paroles Les Écologistes
La Commission Féminisme Les Écologistes