Benfeld : quand l’oubli des enfants placés et de leur santé mentale mènent au drame

L’agression d’une professeure par l’un de ses élèves à Benfeld (Bas-Rhin) nous bouleverse profondément. Les Écologistes expriment tout leur soutien à la victime, à ses proches et à l’ensemble de la communauté éducative. Aucun·e enseignant·e ne devrait craindre pour sa sécurité dans l’exercice de son métier.

Ce drame ne peut être considéré comme un fait divers de plus. Il révèle un enjeu majeur : la souffrance psychique des enfants et des adolescent·es, notamment celles et ceux confié·es à l’Aide Sociale à l’Enfance et l’incapacité de notre société à y répondre.

L’élève mis en cause était en situation de handicap et bénéficiait d’une notification MDPH. Des signaux d’alerte avaient été relevés, mais ils n’ont pas été suivis d’un accompagnement suffisant. Comme de nombreux enfants, il aurait dû bénéficier d’un suivi renforcé, adapté à ses besoins. Aujourd’hui, près d’un jeune placé sur deux souffre de troubles psychiques. Ces réalités ne peuvent plus être ignorées. Au-delà de l’ASE, la santé mentale des mineur·es s’est massivement dégradée ces dernières années. Les assises de la pédiatrie l’ont pointée comme un enjeu crucial, mais les efforts réalisés sont largement insuffisants. Nous observons toujours :

-        l’effondrement du nombre de médecins, d’infirmier·es et assistantes sociales scolaires,

-       la pénurie criante de pédopsychiatres, laissant des enfants sur liste d’attente pendant plusieurs mois,

-        les délais d’attente de plusieurs mois dans les structures spécialisées.

Ces failles laissent enseignant·es, soignant·es, familles, enfants, travailleurs et travailleuses sociaux·ales, seul·es face à des situations tragiques. Mais ces alertes sont ignorées, des parcours brisés, et parfois des drames qui auraient pu être évités.

Les Écologistes demandent des actions concrètes :

  • Créer 7 500 postes d’infirmier·es scolaires pour assurer une présence effective dans les établissements et détecter plus tôt les signaux d’alerte ;
  • Renforcer la pédopsychiatrie publique et garantir le remboursement intégral des soins psychotraumatiques, pour permettre un accès rapide et égalitaire aux soins partout en France ;
  • Donner des moyens aux équipes éducatives et sociales, afin qu’elles puissent accompagner les enfants en souffrance et prévenir les ruptures de parcours.

Protéger les enfants, c’est protéger toute la société. Ce drame doit être un électrochoc. Les écologistes appellent le gouvernement à assumer enfin sa responsabilité et à agir pour que de telles situations ne puissent plus se reproduire.

Aminata Niakaté, porte-parole Les Écologistes

La commission Éducation, Enfance et Formation des Écologistes