Pour la paix en Palestine et en Israël
Nous, écologistes, affirmons que les attaques du Hamas, mouvement terroriste, ciblant des civils israéliens, l'extermination de populations des kibboutz - femmes, enfants, vieillards - nous ramènent aux pages les plus sombres du XXème siècle. Ce mouvement, dont le but est la destruction de l’”Etat juif”, n’est en rien l’expression de la résistance des Palestinien.ne.s, il ne sert aucunement leur droit à vivre librement et dignement sur leur territoire.
Nous, écologistes, affirmons également qu’Israël est un Etat légitime, que ses populations ont le droit de vivre en sécurité. Ce pays a le droit d’exister. Il a le droit de se défendre face à une organisation terroriste, le Hamas, qui souhaite sa mort.
Selon les mêmes principes, fondés sur le droit international, nous affirmons avec la même détermination que rien ne peut justifier l’état de siège de Gaza et le bombardement d’infrastructures où des populations civiles subissent les effets dits collatéraux des plus meurtriers. Plus de 7 326 Palestiniens dont près de 3000 enfants ont été tués depuis 15 jours selon les chiffres du ministère de la santé de Gaza. Il s’agit de crimes de guerre. Alors que les populations gazaouies manquent de nourriture, d’eau,de médicaments et d’électricité depuis près de deux semaines, alors qu’une invasion terrestre semble imminente, ce chiffre pourrait considérablement s’aggraver dans les jours à venir. Nous condamnons fermement toute logique de représailles indiscriminées sur les civils choisie par le gouvernement Israëlien et nous appelons à un arrêt immédiat des bombardements.
Nous appelons aussi le gouvernement Israëlien à agir pour faire cesser toutes nouvelles installations de colonies dans les territoires palestiniens occupés et engager la décolonisation, pour faire cesser en Cisjordanie les meurtres de palestiniens en forte recrudescence autour des colonies illégales, où 90 personnes, dont des mineurs, ont été tuées par des soldats et colons israéliens : l’ONU vient de dénoncer la légalisation de 9 colonies illégales. Il n’y aura pas de paix sans le démantèlement de toutes les colonies installées en Cisjordanie et à Jérusalem Est.
Nous soutenons tous les rassemblements et manifestations non-violentes pour la paix en Palestine et en Israël, dénonçant sans ambiguïté les attentats terroristes et les crimes de guerre commis et demandant la libération immédiate de tous les otages et exprimant leur solidarité avec toutes les victimes civiles. Le droit à manifester a été rappelé par l’ordonnance du 18 octobre du Conseil d’État qui s’est opposée à l’interdiction systématique des manifestations de soutien au peuple palestinien souhaitée par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin.
Nous déplorons la position irresponsable de la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui lors de sa visite à Netanyahou, a donné un blanc seing au gouvernement Israëlien sans même appeler au respect du droit international humanitaire, sans la moindre attention pour la souffrance des civils palestiniens. Elle a non seulement outrepassé son mandat, mais a décrédibilisé l’Europe. Premier partenaire commercial d’Israël, l’UE a pourtant les moyens de peser sur le gouvernement israélien. Encore faudrait-il le vouloir. Or pour l’instant, l’Europe est incapable d’affirmer une position forte, en accord avec ses principes. Elle se contente d’une aide humanitaire à destination des Palestinien.ne.s, sans jamais condamner les représailles disproportionnées de l’armée d’Israël. Cette position est inadmissible d’un point de vue éthique. Elle est irresponsable d’un point de vue stratégique, car la violence générera toujours plus de violence, au Proche-Orient, mais également sur notre continent européen. L’Europe s’est construite sur les cendres de la destruction et de la barbarie. Elle s’est construite pour la paix. Aujourd’hui, elle n'est ni audible ni active en tant qu’entité politique.
Grâce à l’initiative du groupe écologiste, le Parlement Européen s’est heureusement démarqué, en prenant une position qui le distingue de la Commission et du Conseil. A une très large majorité, il a soutenu une résolution qui condamne clairement la violence sur les populations civiles d'Israël et de Palestine. Cette résolution exige une “pause humanitaire” dans les combats afin de délivrer l’aide indispensable aux habitants de Gaza. Les député.e.s écologistes avaient réclamé la mention d’un “cessez-le-feu” mais les groupes majoritaires - la droite, les libéraux et les socialistes - s’y sont opposés. Si la proposition de “pause humanitaire” est insuffisante, elle représente une avancée. Nous appelons à ce que la France porte une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU exigeant à son tour cette “pause humanitaire », débouchant à un cessez-le-feu négocié. Nous le rappellerons lors des mobilisations politiques et citoyennes.
Nous nous désespérons de la faiblesse de la diplomatie française. Ce mardi 24 octobre, le Président de la République Emmanuel Macron, en visite en Israël, a rencontré successivement Isaac Herzog, Président israélien et Benyamin Nétanyahou, premier ministre, ainsi que Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité palestinienne.
Après avoir adressé à Benyamin Nétanyahou les condoléances de la France, il a rappelé le " droit légitime des Palestiniens à disposer d’un territoire et d’un État en paix et en sécurité aux côtés d'Israël " et insisté sur la nécessité d'une " relance décisive du processus politique avec les Palestiniens". Nous saluons ces propos. Toutefois, ces belles déclarations n'étaient nullement accompagnées des demandes de trêve humanitaire, de cessez-le-feu immédiat, et d'arrêt de la colonisation, préalables indispensables à la mise en place d'un processus de paix.
Immédiatement après un cessez-le-feu la France, l’Europe et l’ONU devront se mobiliser pour exiger une solution politique fondée sur la coexistence de deux Etats. Nous devrons engager rapidement un processus de paix afin de défendre la solution souhaitée par les Palestinien.ne.s : la création d'un État palestinien indépendant, sur la base des résolutions des Nations unies. Nous défendons l’autodétermination des Palestiniens, y compris en reconnaissant la Palestine de manière unilatérale.
Ne tombons pas dans le piège consistant à transformer la provocation terroriste du Hamas en guerre de civilisations opposant monde occidental, Israël et monde arabe. Aidons Israël à vivre en paix. Aidons à une solution politique à un conflit qui n’a que trop duré. Empêchons que le monde ne s’embrase sur les morts de Gaza et d'Israël.
Nous, écologistes, appelons à ce que la France, l’Europe, et les Nations-Unies jouent leur rôle de puissances de paix.