La République souillée par l’islamophobie

Ce matin, plusieurs mosquées d’Île-de-France ont été profanées par le dépôt de têtes de cochon. Ces actes abjects visent directement nos concitoyens musulmans et s’attaquent aux libertés que nous chérissons depuis 1905 et au vivre-ensemble.
Ces gestes ne surgissent pas dans le vide. Ils sont le produit d’un climat délétère pointant les musulmans comme des ennemis de la République, de la France et des Français. Ce climat est alimenté depuis des années par les discours stigmatisants de certains responsables politiques qui en ont fait leur fond de commerce et par la complaisance de médias qui les relaient sans jamais les déconstruire.
Quand des plateaux entiers sont occupés à faire des musulmans un problème, quand des élus répètent à longueur d’interventions que l’islam serait incompatible avec la République, il ne faut pas s’étonner que la haine finisse par s’exprimer dans la rue.
L’islamophobie n’est pas une opinion : c’est un crime. Elle s’incarne dans des insultes, dans des discriminations à l’embauche ou au logement, dans des attaques de lieux de culte et de fidèles, à l’image d’Aboubakar Cissé, tué en avril 2025 au sein d’une mosquée parce que musulman.
L’islamophobie s’incarne encore aujourd’hui dans ces images insoutenables de têtes de cochon déposées devant des mosquées.
Nous, écologistes, affirmons que la responsabilité est collective. Elle incombe à ceux qui ont banalisé les amalgames, aux médias qui ont donné audience aux marchands de haine, et à l’État qui, trop souvent, détourne le regard.
Il est temps de réagir. Nous exigeons :
• que cessent les discours politiques qui désignent les musulmans comme des boucs émissaires ;
• que l’islamophobie soit reconnue comme une discrimination à part entière afin que le Ministère de l’Intérieur puisse recenser et compter les actes islamophobes dans notre pays ;
• que les médias assument leur responsabilité démocratique et refusent d’être la caisse de résonance de la haine ;
• que l’ARCOM sanctionne plus fermement les propos incitant à la haine jusqu’à des suspensions d’antenne pour les cas de récidive ;
• que l’État mette en œuvre une politique ferme de protection des lieux de culte et de lutte contre toutes les formes de racisme ;
La République n’a de sens que si elle protège toutes ses filles et tous ses fils, sans distinction de religion. Laisser prospérer l’islamophobie, c’est piétiner la devise de notre pays : Liberté, Égalité, Fraternité.
Aminata Niakaté et Éric Piolle, porte-paroles Les Écologistes
La Commission Antiracisme Les Écologistes