Soutien aux agent·es de l’OFB, vigies de la biodiversité !

Lors de son discours de politique générale du 14 janvier dernier, le Premier ministre François Bayrou a évoqué les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) en indiquant que lorsqu’ils venaient dans une ferme « contrôler les fossés avec une arme à la ceinture », cela constituait une « faute », les jetant ainsi en pâture, exposés à la vindicte de certains agriculteurs. 

Ces propos inadmissibles de la part d’un Premier ministre s’inscrivent en effet dans un contexte de violence accrue à l'encontre de ces fonctionnaires : déversement de fumier devant les agences, dénigrement, insultes, menaces…

Leur mise en danger par le gouvernement est inacceptable. Il aura fallu attendre que la Coordination rurale dise « qu’une voiture de l’OFB qui entre dans une exploitation sera brûlée sur place » pour que le gouvernement réagisse enfin en condamnant ces propos !

Ces agent·es exercent des missions essentielles pour la préservation de la biodiversité (recensement des espèces, étude de la faune et de la flore, sensibilisation de la population…) et, faut-il le rappeler, pour l’application de la loi. Alors que la biodiversité s’effondre, ils ne devraient pas être stigmatisés mais soutenus, en premier lieu par le gouvernement.

Rappelons que « près de 90% des exploitations agricoles n’ont fait l’objet d’aucun contrôle administratif en 2023 », que « seuls 13 % [des] contrôles administratifs [de l’OFB] concernent le monde agricole » et que « l’agence inspecte moins de 1% des exploitations agricoles chaque année ». Seulement 1700 agent·es en France exercent la mission de police de l’OFB, pour faire respecter le Code de l’environnement.*

Ce gouvernement, dans la lignée des précédents, est soumis à certains syndicats agricoles et érige les agent·es de l’OFB, comme ceux d’autres agences d’État, en boucs émissaires du mal-être agricole.

Cette stratégie tente de masquer l’incapacité de l’Etat à garantir une juste rémunération du dur travail de l’ensemble des agricultrices et agriculteurs, première revendication des syndicats agricoles, que nous soutenons pleinement.

Nous interpellons donc le Premier ministre et le gouvernement afin qu’ils apportent leur soutien aux fonctionnaires de l’OFB et leur assurent des conditions de travail sécurisées et dignes. Leurs missions sont légitimes et essentielles.

Les Écologistes apportent tout leur soutien à ces agent·es, vigies de la biodiversité, aujourd’hui en grève !

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales Les Écologistes
La Commission Biodiversité et nature
La Commission Agriculture et ruralité

* Source : L'Office français de la biodiversité, cette police de l'environnement qui perd du terrain face au monde agricole