FACE AUX LOGIQUES DE GUERRE, LA FRANCE ET LES EUROPÉENS DOIVENT REDOUBLER D'INITIATIVES DIPLOMATIQUES AU MOYEN-ORIENT

Les Écologistes condamnent les bombardements étasuniens du dimanche 22 juin contre trois sites nucléaires iraniens (Fordo, Natanz et Ispahan), venant en appui de la “guerre préventive” déclenchée 9 jours plus tôt par Benyamin Netanyahou, premier ministre israélien sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.

Alors que les Européens et l'Iran tentaient de relancer le contrôle de la filière nucléaire iranienne par la diplomatie à Genève, le 20 juin dernier, les États-Unis ont anéanti ces efforts par des frappes unilatérales de ce dimanche renforçant l'escalade militaire.

Cette décision du président étasunien Donald Trump, menée sans l'aval du Congrès des Etats-Unis ni mandat de l'ONU, représente une violation manifeste de la Charte des Nations unies et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Donald Trump démontre une nouvelle fois son mépris des normes et conventions internationales, en s’alignant sans réserve sur la stratégie belliciste d’Israël.

En soutenant un agenda qui vise à remodeler le Moyen-Orient au profit de sa vision ultra-nationaliste, il contribue à torpiller toute perspective de reconnaissance d’un État palestinien viable.

À cela s’ajoute sa duplicité manifeste : après avoir laissé entendre qu’un délai de 15 jours serait accordé à l’Iran pour formuler sa réponse, il n’a finalement pas respecté cette échéance, révélant une fois de plus la nature arbitraire et opportuniste de sa diplomatie.

Depuis le 13 juin dernier, les attaques, de part et d'autre, ont causé de lourdes pertes de vies civiles, qui se comptent par centaines en Iran et par dizaines en Israël. Les destructions d'infrastructures essentielles en Iran comme les réseaux électriques et les raffineries menacent de plonger des dizaines de millions de personnes dans une crise humanitaire. L'Agence internationale de l'énergie atomique s'inquiète également des conséquences environnementales pour l'ensemble de la région.

Le régime iranien est théocratique et particulièrement autoritaire. Cependant, toute tentative extérieure de changement de régime par les armes est une violation flagrante du droit international et risque de mener à un renforcement du chaos régional, comme l'ont montré les précédents en Irak, en Libye et en Afghanistan.

Les Écologistes expriment leur solidarité avec les civils iraniens et israéliens touchés par ces violences, ainsi qu'avec les deux détenus français en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris, dont la situation dramatique exige un renforcement de l'action diplomatique pour assurer leur sécurité et leur libération.

Face à cette crise, les Écologistes appellent la France et ses alliés européens à :

● Condamner les frappes étasuniennes illégales et leurs conséquences dévastatrices pour les populations civiles.

● Refuser toute participation à une offensive militaire visant à renverser le régime iranien.

● Réaffirmer que les frappes d'installations nucléaires sont une violation flagrante des conventions internationales, en Iran comme en Ukraine.

● Assumer un rôle de médiateur pour relancer les négociations sur le nucléaire iranien et désamorcer l'escalade militaire, en s'appuyant par exemple sur l'initiative des 21 pays arabes et musulmans du 17 juin 2025 pour le désarmement nucléaire total au Moyen-Orient.

● Reprendre de toute urgence une action déterminée et concertée pour mettre un terme au génocide en cours à Gaza, trop souvent invisibilisé par l’attention portée aux bombardements en Iran. Il est impératif d’exiger un cessez-le-feu immédiat, l’entrée massive de l’aide humanitaire, comme l’exige la Cour internationale de justice depuis mars 2024, et de progresser sans relâche vers une solution politique à deux États, seule voie possible vers une paix et une stabilité durables dans la région. L’Union européenne doit prendre toute sa part dans l’apaisement de la région.

Plus que jamais, cette situation tragique renforce la conviction profonde des Écologistes : la reconnaissance de l’État de Palestine par la France est un impératif moral, politique et stratégique qui ne peut plus être différé.

Les Écologistes exigent qu’une rencontre soit organisée de tout urgence par l’Elysée avec les partis politiques et les présidents de groupes parlementaires.


Aminata Niakaté et Eric Piolle, porte-paroles Les Écologistes

La Commission Transnationale Les Écologistes

La Commission Paix et Désarmement Les Écologistes