Pour une paix juste et durable : les Écologistes saluent le cessez-le-feu et la libération des otages et des prisonniers et appellent à la fin de la colonisation

Depuis le vendredi 10 octobre, un cessez-le-feu est enfin entré en vigueur dans la bande de Gaza et l’armée israélienne a commencé à se replier conformément à l’accord agréé par le gouvernement israélien et le Hamas au terme de la médiation des États-Unis, du Qatar, de l’Egypte et de la Turquie.

Outre ce cessez-le-feu, le “plan” en 20 points de Donald Trump prévoit la libération des otages israéliens, de prisonniers palestiniens, l’acheminement complet de l’aide humanitaire, la démilitarisation de Gaza et la mise en place d’une administration palestinienne transitoire sous une forme de supervision internationale.

Les Écologistes saluent la mise en œuvre de ce cessez-le-feu et le rétablissement de l’accès à l’aide humanitaire, vitaux à la population gazaouie ayant subi les affres des bombardements indiscriminés et de la famine depuis maintenant deux ans. Le génocide laisse un effroyable bilan matériel et humain, avec de centaines de milliers de civils tués ou blessés.

Nous accueillons également, avec un immense soulagement, la libération en cours des otages israéliens détenus par le Hamas. Au-delà de la libération de 2 000 prisonniers palestiniens dans le cadre de l’accord, nous continuons de demander la libération immédiate de tous les enfants et de tous les détenus administratifs palestiniens injustement emprisonnés, soit environ 3500 détenus. ​​La libération de Marwan Barghouti par Israël serait, en outre, essentielle pour avancer vers la paix et une solution à deux Etats. Initialement prévue par l’accord, elle a été unilatéralement écartée par le gouvernement israélien.

Pour autant, les Écologistes restent vigilants quant aux prochaines phases de ce plan, dans un contexte où les palestiniens n’ont pas été associés aux négociations et où des éléments importants posent question: le calendrier du retrait des forces israéliennes, la non-mention de la Cisjordanie dont Jérusalem-Est ou la supervision internationale.

Cette supervision internationale de la bande de Gaza doit respecter le principe d’autodétermination des peuples et conduire à la mise en place d’un Etat Palestinien aux cotés de l’Etat d’Israël. Une domination coloniale ne doit pas se substituer à une autre, sous couvert de cette “supervision internationale” instaurée sans calendrier précis. Par ailleurs, l’accélération de la colonisation de la Cisjordanie doit prendre fin immédiatement pour appliquer enfin la résolution du 18 septembre 2024 de l’AG de l’ONU.

La reconnaissance par la France de la Palestine a entraîné dans son sillage un certain nombre d’autres pays. Ce fait politique majeur que nous appelions de nos vœux de longue date, couplé à la pression de l’administration Trump après le bombardement israélien survenu au Qatar a contraint le gouvernement israélien à changer de posture. Il est important que la France continue de maintenir la pression sur le gouvernement insraélien afin qu’il cesse sa politique coloniale en Cisjordanie et renonce à ses projets d’annexion de tout ou partie de ce territoire occupé.


L’Union européenne doit quant à elle se conformer à l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice, dont les juges concluent que « tous les États sont dans l’obligation de ne pas reconnaître comme licite la situation découlant de la présence illicite de l’État d’Israël dans le Territoire palestinien occupé et de ne pas prêter aide ou assistance au maintien de la situation créée par la présence continue de l’État d’Israël dans le Territoire palestinien occupé ».

Les Écologistes exigent également le respect du droit international humanitaire pour les violations graves des droits humains à Gaza et en Israël ces deux dernières années et notamment l'exécution des mandats de la Cour Pénale Internationale.

Une solidarité internationale accrue devra également permettre la reconstruction de la bande de Gaza dont 92% des logements ont été détruits ou endommagés. En février 2025, les experts de l’ONU, de la Banque mondiale et de l’Union Européenne ont estimé à 53 milliards de dollars le coût de la reconstruction de Gaza sur 10 ans, dont 20 milliards de dollars les trois premières années.

Tout reste à faire pour établir une paix juste et durable en Israël-Palestine.

Aminata Niakaté, porte-parole Les Écologistes

La commission Transnationale des Écologistes