8 250 poules abattues dans la Loire : pour la santé publique, il y a d’autres solutions plus respectueuses du vivant

Le Parti Les écologistes réagit avec indignation et détermination à la décision d’abattre 8 250 poules d’un élevage à Saint-Martin-la-Sauveté (Loire), après la détection de salmonelles sur des poussières murales. Les analyses réalisées sur les œufs, les fientes et les volailles elles-mêmes n’ont pourtant révélé aucune contamination.

Nous savons que la salmonelle est un risque sanitaire sérieux et que la tolérance zéro face à cette bactérie constitue une protection indispensable pour la santé publique. Néanmoins, appliquer la règle systématique de l'abattage, sans nuance ni considération pour la condition animale et pour l’engagement des éleveurs, conduit à des situations absurdes et profondément injustes.

La dermatose nodulaire contagieuse bovine, qui progresse en Europe, rappelle elle aussi l’urgence de repenser nos stratégies sanitaires : seule une approche fondée sur la prévention, la clarté et le soutien aux éleveurs permettra de protéger à la fois la santé publique et le vivant.

Le principe de précaution n’est pas discutable, mais il doit être appliqué avec bon sens. Ici le Gouvernement ne fait preuve ni de mesure, ni de cohérence.

L’élevage intensif, dont le développement est facilité par la loi Duplomb, est de fait bien plus dangereux pour la santé publique. Les animaux y sont davantage porteurs de maladies dangereuses pour l’être humain, du fait de la promiscuité dans laquelle ils évoluent. Il s’agit bien d’améliorer ces conditions pour mieux garantir la sécurité sanitaire, qui va de pair avec le bien-être animal. Les fonctionnaires de l’Etat ne font qu’appliquer les consignes du Gouvernement, ce sont donc ces consignes qui posent problème.

Il s’agit uniquement de remettre le bon sens au cœur de l’action publique.

Un abattage cruel et inutile

Les poules concernées étaient vaccinées, suivies et en bonne santé. Elles produisaient des œufs sains, parfaitement consommables. Leur destruction n’a apporté aucune sécurité supplémentaire, mais a généré :

  • une souffrance animale massive et évitable,
  • une perte économique de plus de 30 000 € pour une ferme familiale,

Défendre la santé publique est essentiel, mais le faire en sacrifiant des milliers d’animaux sains est une impasse morale, écologique et économique. Nous devons bâtir une politique sanitaire qui protège à la fois les citoyennes, les citoyens et le vivant.

Réformer la gestion des crises sanitaires

Le Parti Les écologistes propose une évolution du dispositif actuel pour sortir de la logique brutale de l’abattage systématique :

  1. Différencier les cas de contamination réelle et les détections environnementales. Un prélèvement positif sur une poussière ne doit pas avoir les mêmes conséquences qu’une infection avérée des volailles.

  2. Mettre en place des mesures justes et proportionnées : nettoyage renforcé, contrôles répétés, isolement temporaire, avant toute décision irréversible.

  3. Reconnaître la condition animale dans les procédures sanitaires. Le bien-être des animaux doit être un critère central dans l’évaluation des mesures à prendre.

  4. Indemniser équitablement les éleveurs qui subissent les conséquences des pollutions et épidémies. Aujourd’hui, leur engagement pour la santé, l’environnement et le bien-être animal est puni plutôt que soutenu.

  5. Investir dans la prévention : infrastructures adaptées, meilleure gestion des poussières et polluants potentiels, vaccination, renforcement des pratiques agroécologiques pour réduire les risques à la source.

Un enjeu de société

Ce drame n’est pas un fait isolé. Il met en lumière une question fondamentale : comment concilier santé publique, respect du vivant et justice sociale ?

Le Parti Les écologistes appelle à un débat national sur la gestion des crises sanitaires animales, afin de construire un modèle qui protège les citoyennes et les citoyens, tout en respectant la vie animale et en soutenant les agriculteurs qui s’engagent dans la transition écologique.


Aminata Niakaté et Éric Piolle, porte-paroles

La commission Biodiversité et nature

La commission Condition animale

La commission Agriculture et ruralité. 


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