Le 19 janvier 2025, le collectif Marche pour la Vie organise la plus grande manifestation anti-IVG d’Europe à Paris. 

50 ans après l’adoption de la Loi Veil dépénalisant l’IVG, 1 an après la constitutionnalisation de ce droit, cette manifestation est une remise en cause manifeste de ce droit fondamental pour lequel des générations de militant·es et politiques se sont battues.

Cette énième attaque contre le droit à l’IVG est une preuve supplémentaire que l’accès à l’IVG n’est pas un acquis et que la défense de ce droit requiert une vigilance permanente.

Partout et à chaque fois que le droit à l’avortement est remis en cause, les conditions de vie, la survie et la santé des femmes sont menacées. Depuis 2021, l’avortement a été progressivement interdit au Texas. Cette interdiction est l’une des plus sévères des États-Unis et aucune exception n’est tolérée sauf en cas “d’urgence médicale” pour la mère. Le bilan de cette politique est terrible : en 2024, le Texas a connu une explosion d’abandons sauvages de bébés, notamment dans des poubelles, et une hausse de 56% de décès de femmes enceintes entre 2019 et 2022 contre 11% dans tout le reste du pays.

En Europe, la montée des mouvements d’extrême-droite a également montré qu’ils portent un projet politique d’atteinte au droit de disposer de leur propre corps des femmes et des minorités de genre. Face à la manifestation réactionnaire organisée le 19/01 prochain à Paris, nous ne pouvons rester silencieux·ses au moment où ne devrions célébrer 50 ans de lutte pour garantir l’accès à l’IVG à toutes les femmes en France.

Les études et les chiffres sont formels : restreindre voire interdire le droit à l’avortement ne réduit pas le nombre d’avortements mais pousse dramatiquement les femmes à les subir dans des conditions sanitaires dangereuses. Au contraire, l’accès à une éducation à la vie affective et sexuelle de qualité, l’investissement dans des programmes de santé des femmes, les campagnes de prévention dès l’adolescence et l’accès exhaustif à tous les moyens de contraception permettent de réduire significativement le nombre de grossesses non désirées.

Les Écologistes prennent la parole pour alerter de la dangerosité du message envoyé par la tenue de cette manifestation qui représente une régression face aux progrès sociétaux concernant la santé et les droits des femmes.

Nous appelons donc l’ensemble des associations et des partis politiques qui défendent l’IVG comme droit fondamental à s’exprimer et s’opposer à cette manifestation.

Marine Tondelier, Secrétaire Nationale Les Écologistes
Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales Les Écologistes
La Commission Féminisme Les Écologistes
Melissa Camara, Députée Européenne Les Écologistes
Marie-Charlotte Garin, Députée Les Écologistes
Mathilde Ollivier, Sénatrice Les Écologistes
Sandrine Rousseau, Députée Les Écologistes
Anne Souyris, Sénatrice Les Écologistes
Mélanie Vogel, Sénatrice Les Écologistes