Protection de l’enfance : quand l’État ferme les yeux sur l’exploitation des plus vulnérables

Les Écologistes expriment leur profonde indignation et leur vive inquiétude suite aux révélations accablantes publiées le 30 avril 2025 par France Info concernant des cas d’exploitation sexuelle d’enfants et de jeunes personnes mineures confiées, sous la responsabilité de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) dans les départements de l'Essonne, des Yvelines et des Bouches-du-Rhône.

Ces faits, d’une gravité extrême, mettent en lumière des défaillances systémiques majeures dans la protection des personnes mineures confiées aux institutions censées les mettre à l’abri de tout danger. Les présidents de ces départements sont désormais visés par des recours pour faute en responsabilité.​

15000 enfants de l’ASE âgés de 13 à 17 ans seraient concernés par l’exploitation sexuelle juvénile, une violation inacceptable des droits des enfants et un manquement grave à la mission de protection qui incombe aux autorités départementales. Ces faits s'inscrivent dans un contexte plus large de dysfonctionnements systémiques de l'ASE que l’on peut véritablement qualifier de "scandale d'État" et qui nécessite une refonte urgente du système de protection de l'enfance avec des moyens financiers de l’Etat à la hauteur de l’enjeu.

Nous interpellons la Haute commissaire à l’enfance, Sarah El Haïry, et nous demandons l’ouverture immédiate d’une enquête nationale indépendante sous l’autorité du Défenseur des enfants, pour faire toute la lumière sur ces défaillances et déterminer les responsabilités à tous les niveaux, ainsi qu’un suivi judiciaire exemplaire pour que les réseaux criminels impliqués soient démantelés.

Nous rappelons les propositions de nos député•es Arnaud Bonnet et Julie Ozenne dans le cadre de la Commission d’enquête sur “les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance” pour lesquelles nous attendons toujours des leviers d’actions concrets.

Les enfants ne doivent plus continuer à être les victimes silencieuses de systèmes défaillants. Il est inacceptable que dans un pays comme la France des enfants placés en établissement par décision de justice soient exposés à de telles violences. Il est temps que les responsables adultes - y compris institutionnels - répondent de leurs actes ou de leur négligence.


Aminata Niakaté et Éric Piolle, porte-paroles Les Écologistes

Le Groupe de travail sur la protection de l’enfance Les Écologistes

La Commission Éducation, Enfance et Formation Les Écologistes