Discours de Marine Tondelier Convention d’investiture des Écologistes

Chères amies, chers amis,
Je vous dis souvent que je suis emplie de joie et très émue quand je vous retrouve…Et c’est toujours vrai !Mais là, là, je dois vous avouer que c’est encore bien plus fort que d’habitude …
Alors MERCI !
MERCI À TOUTES ET TOUS.Que vous ayez voté pour moi… ou pas !
Merci à vous qui êtes là aujourd’hui, Merci à celles et ceux qui ont été là avant nous, et merci à celles et ceux qui seront là demain.
Demain… si tout va bien !
Et si j’ajoute “si tout va bien”, vous me voyez venir, c’est pour deux raisons.La première : c’est que pour que nous soyons là demain, il faut que notre famille résiste, résiste aux soubresauts mortifères de la vie politique.
Et là dessus, je dois vous dire que je n’ai aucun doute : je connais votre détermination, Je connais votre résilience collective.
Et je partage cela avec vous. Vous le savez : vous pourrez toujours compter sur moi !
Mais pour que nous soyons encore là demain, il faut aussi que le vivant gagne contre les destructions à l'œuvre. Et là-dessus, quelle que soit notre détermination, qu’on se le dise franchement, pas pour déprimer, mais, parce que nous mènerons la bataille d’autant plus efficacement que nous serons lucides sur les constats : les choses semblent bien mal engagées…et un peu plus mal engagées chaque jour d’ailleurs….
Climat,Paix,
Développement humain,
Biodiversité,
Industrie,
Services publics,
Océans,
Je pourrais continuer cette liste longtemps …
Oui, nous sentons bien que tout est en train de glisser, très vite !
Aujourd’hui, plus que jamais, nous voyons concrètement les effets de ce sur quoi les Écologistes n’ont cessé d’alerter depuis des décennies.
Vous vous rappelez de René Dumont, en 1974 ?
Son col roulé en laine rouge, son verre d’eau brandi, et cette phrase restée culte …« Nous allons bientôt manquer d’eau, et c'est pourquoi je bois devant vous un verre d'eau précieuse ».
Et bien il avait raison René Dumont !Mais cela n’a pas suffi à l’époque : non seulement il n’a pas été écouté, mais en plus, il été moqué, dénigré.
Seulement,Demandez-leur, maintenant, aux agricultrices et aux agriculteurs des Pyrénées orientales ce qu’ils pensent de la rareté de l’eau ?
Demandez-leur, aux habitantes et habitants de l’Est de la France, ce qu’ils ressentent quand ils voient le Doubs s’assécher en quelques semaines !
Demandez-leur, aux 189 communes de France qui n’avaient plus accès à l’eau courante en septembre 2023 !
Demandez-leur, à ces habitants de Picardie dont l’eau du robinet n’est plus potable à cause de l’agriculture intensive !
Nous avons eu raison, depuis longtemps, et avant tout le monde !Que de temps perdu !Tout ce que nous dénonçons sans relâche, depuis des décennies, est devenu, malheureusement, une réalité bien concrète.
Personne ici ne s’en réjouit. Evidemment !Et c’est même tout le contraire : quelle frustration, quel gâchis de se dire que tout cela était su, depuis longtemps, que nous n’avons cessé d’alerter, et que nous avons tout fait pour agir.
Que de temps perdu….Il y aurait de quoi se décourager… mais ça, à nous Ecologistes, ça ne nous arrivera … Jamais !
Ne pensez jamais que vous aurez des Ecologistes à l’usure ! Ca n’est pas le genre de la maison ! Et c’est même tout le contraire, n’est-ce pas ?Certes, les problématiques environnementales - malgré toute notre détermination - se font trop rares dans les débats politiques et dans les médias.
Cela me procure un sentiment vertigineux …Façon fable de la grenouille !Pas celle qui voulait se faire plus grosse qu’un bœuf, non, on ne parlera pas (!) d’Eric Zemmour aujourd’hui, mais celle que l’on plonge dans de l’eau bouillante…
Vous savez, si vous prenez une grenouille et que vous la plongez dans un récipient d’eau très chaude : elle s’échappe d’un bond, par réflexe.Elle sauve sa peau !
Mais, si vous la placez, par contre, dans un récipient d’eau froide, et que vous portez cette eau, très progressivement, à ébullition, la grenouille ajuste sa température corporelle en conséquence. Elle s’habitue, elle s’engourdit.Jusqu’au moment où la température n’est plus tenable : la grenouille ne peut plus s’adapter, mais elle est aussi trop affaiblie pour s’échapper et meurt.
Elle ne l’a pas vu venir que c’est déjà trop tard.Nous sommes exactement dans cette situation,
Et vis-à-vis de la montée du fascisme,
Et vis-à-vis des crises écologiques !
Et face à ce phénomène, trop souvent, nous voyons les gens, autour de nous, se comporter comme des somnambules.
C’est ça que je ressens. A longueur de journée !Nous vivons au milieu des somnambules...
C’est d’ailleurs exactement le qualificatif qu’utilise l’historien Christopher Clark à propos du personnel politique, qui en 1914, n’a pas vu la guerre se profiler, ou bien qui a refusé, tout simplement d’ouvrir les yeux.Notre société est somnambule. Elle ne comprend même plus ce qui lui arrive. Elle avance, les yeux fermés. Elle somnole. Confortée dans cet état par tous ces marchands de sable, qui pensent faire fructifier leur intérêt financier ou électoral à la maintenir endormie.
Voilà notre problème !Et il est temps de les réveiller !
Alors préparez-vous : L'ÉCOLOGIE CONTRE ATTAQUE !
Et c’est à ça que je vais consacrer ce discours.L'Écologie contre attaque…
Et on va commencer par Bruno Retailleau.
Bruno Retailleau est très représentatif de ce qui ne tourne pas rond dans notre société, et jusqu’à son plus haut niveau !Il met chaque jour à l’agenda ses propres obsessions racistes. Il communique, il gesticule, il s’agite… mais passe à côté des sujets existentiels dont je viens de vous parler.Comme si ignorer les vrais problèmes lui donnait l’impression de contrôler la situation. L’illusion d’avoir prise. L’illusion de résoudre des choses. L’illusion d’être un homme politique, un vrai ( ↗ ) !Protéger, pour quelqu’un comme Retailleau, c’est ficher, dénoncer, arrêter.
C’est faire du chiffre et nourrir chaque jour un peu plus le racisme, quitte à faire monter, petit à petit, le Rassemblement National, qui en plus n’avait pas besoin de lui pour ça.
Bruno Retailleau a ses sujets préférés L’islam. Et l’immigration. Un ouragan à Mayotte ? Il y va… par pour parler changement climatique, non. Pour parler islam et immigration.Vous lui parlez terrorisme d’extrême droite, comme j’ai récemment de le faire en débat sur France 2 ? Terrorisme d’extrême droite qui est quand même classé par Interpol comme le 2è risque pour la sécurité sur le territoire européen ? Il n’a rien à en dire. Et il répond islam et immigration.
Rien à voir ? Certes. Mais pour qui n’a qu’un marteau, c’est bien connu, tous les problèmes sont des clousSéparatisme... Bruno Retailleau, comme son prédécesseur Gérald Darmanin, n’a que ce mot à la bouche.
Mais le séparatisme, c’est eux !
Ils stigmatisent sans relâche une partie de la population française. Oui, française, ne lui en déplaise.
Il veut interdire certaines mamans de sortie scolaire au prétexte qu’elles porteraient le voile.
Exclure des mères, volontaires et investies, de ces moments de découverte, de visite et de partage, Et donc enlever à des enfants, oui à des enfants, ces moments de connexion, de joie et de fierté que l’on vit quand sa maman accompagne une sortie scolaire. Les priver de ce type de beaux souvenirs pour ne laisser que le goût amer et indélébile de l’humiliation.
Mais dans le logiciel de Retailleau, ça n’est pas grave. C’est même en quelque sorte un avertissement … de ce qui attendra ces mêmes enfants plus tard.
Parce qu’il veut aussi, figurez-vous, interdire à certaines jeunes filles de faire des compétitions sportives.
Cette petite fille dont la maman n’avait pas pu accompagner la sortie scolaire, plus tard, si elle fait du sport, verra tous ses camarades participer à des compétitions sportives. Tous, sauf elle.
Nouvelle humiliation.
Ils nous parle de laïcité mais ce qu’ils font n’a rien à voir avec la loi de 1905. Ce qu’il organise, c’est une forme de harcèlement.Toujours envers la même religion : l’Islam.
Toujours envers le même genre : les femmes.
Ce qu’ils envoient aux femmes musulmanes qui portent le voile, c’est un signal très clair : on va vous faire progressivement disparaître de l’espace public !Ce qu’ils envoient aux femmes musulmanes qui portent le voile, c’est une consigne très claire : Restez chez vous !
Oui, Bruno Retailleau est séparatiste.Et nous que lui répondons nous ? Lâchez la grappe aux femmes. Lâchez la grappe aux musulmans, Les double standards, ça suffit !
La maison brûle, et Bruno s’adonne à la diversion et à la provocation…Et François, lui, a fait passer la politique gouvernementale de l’inaction climatique à la régression climatique.
François Bayrou, un premier ministre qui, dans sa déclaration de politique générale du début d’année, a quand même osé dire « l’écologie est la solution ».
Là vous vous dites “bah quoi Tondelier t’es jamais contente” ?
Et bien non je ne suis pas contente ! Et personne ne devrait l’être ! Parce que sa « solution », il l’a expédiée en 158 mots avec un satisfecit sur l'effort de la France, qui ne respecte pourtant aucun de ses objectifs climatiques.
Il a même réussi, dans ce même discours de politique générale, à ne jamais parler de biodiversité.
Sauf… sauf… pour livrer en pâture, les agents de l’Office Français de la Biodiversité !
Agents de l’OFB pour qui je voudrais ici que l’on puisse faire une standing ovation. Levez-vous !On est avec vous. On pense à vous. Vous n’êtes pas seuls !
Alors que leur métier est de protéger notre avenir. Alors que leurs consignes viennent de l’Etat lui-même ! Pour quel autre corps de fonctionnaires cela s’est-il déjà produit, d’être ainsi pris pour cible par le Premier ministre ?Aucun ! Et ça n’est pas un hasard…
Car cette attaque contre l’écologie de François Bayrou n’a pas été seulement verbale. Elle s’est accompagnée de coupes budgétaires drastiques, prolongeant ainsi, sous son gouvernement le travail de sape initié par Michel Barnier et par Gabriel Attal.Avec eux, les budgets de l’écologie fondent aussi vite que la banquise :
-50% sur MaPrimeRénov, pour isoler son logement.
- 66% sur le leasing social pour acheter un véhicule électrique.
- 54 % pour le fonds vert censé aider les collectivités à faire face aux conséquences du changement climatique.
Et le Plan vélo, lancé par Élisabeth Borne en 2023 ? Lui, il est carrément tombé à … zéro euro !
La vérité c’est que rien ne va.
Ni sur les politiques environnementales,
Ni sur la justice sociale,
Ni sur les services publics…
Quelle faillite politique, Quelle faillite morale !
Alors on va leur expliquer, aux macronistes.
“Tu casses les services publics, tu abîmes le pays ! “
“Tu baisses les impôts des plus riches, tu creuses ton déficit !”
“Tu réduis les budgets de l’Ecologie, tu ne respectes pas les Accords de Paris !”
“Tu fais une dissolution surprise, on gagne les législatives !”
Et Gabriel, celle-là est juste / pour / toi :“tu fais confiance à Macron, tu ne dépasses pas 150 jours à Matignon !”
Et plus généralement“Tu oublies de t’occuper des Français, les Français s’occupent de toi !”
Bref, rendez-vous aux prochaines élections !
É-lec-tions : le mot est lâché !
Et oui nous avons des échéances électorales à préparer. Alors je sais qu’il existe dans notre pays une obsession pour la présidentielle ; que nombreux sont ceux qui y pensent et pas qu’en se rasant le matin.
« Qui entre pape au conclave en sort … cardinal ».
Autrement dit, le favori sort rarement vainqueur …
Et permettez moi, même, un second message de service : pour notre camp, celui du progrès, de l’écologie, de la gauche, il est illusoire de penser que nous pourrons réussir l'élection présidentielle sans réussir l’étape des municipales.Ne brûlons pas cette étape !
Chez les Écologistes, nous en faisons une priorité!
Discussions avec les partenaires, formations, accompagnement des candidats écologistes et de listes citoyennes, mise en valeur du bilan de nos 100 maires écologistes, qui démontrent que partout en France, l’écologie ça change la ville et donc ça change la vie, vraiment.Que l’écologie améliore le quotidien. Que l’écologie rend même possible les lendemains : nous vous présenterons tout cela demain, ainsi qu’un sondage exclusif dont les résultats confortent nos actions municipales et nos ambitions électorales !
Nous vous expliquerons aussi demain comment nous allons tout faire pour que les villes écologistes restent écologistes.
Evidemment !
Pour que les villes de gauche restent des villes de gauche. Evidemment !
Et pour qu’un maximum de villes de droite basculent à gauche. Evidemment !
Mais petite parenthèse : je dis évidemment, évidemment… Mais je constate que cette 3è évidence, l’objectif qu’un maximum de villes de droite basculent à gauche, n’a en réalité pas l’air d’être si évidente pour tout le monde.Ces derniers mois, j’ai sillonné la France, en ciblant particulièrement, à l’invitation de nos groupes locaux, les villes de droite qui n’ont pas de raison de le rester du fait de leur sociologie électorale, de l’analyse des résultats des dernières élections ou encore de leur contexte politique.
A Lorient, à Mulhouse, à Cholet, à Nevers, à Auxerre, à Amiens, à Nimes, à La Roche sur Yon, à Limoges, à Toulouse, à Saint-Etienne, à Nice, à Metz, à Aubervilliers, à Clichy la Garenne, à Palaiseau, à Roubaix …Nous préparons la bascule !Nous sommes lucides, nous savons que ça n’est pas possible partout. Mais dans ces villes, ça l’est ! Je suis allée vérifier par moi-même !
Alors pourquoi j’entends ici qu’untel voudrait partir tout seul, là-bas que tel et tel parti ne veulent même plus être dans la même pièce.Sans déconner, je le dis à tous nos partenaires politiques : il n’est plus possible de priver des habitants de ce pays de politiques plus progressistes, juste parce que nous ne serions pas capables de coopérer. Vous ne le faites pas pour vous ?Vous ne voulez pas le faire pour nous ? Faites le pour elles, faites le pour eux !
Et je vous en conjure, Et ce que je vais vous dire est valable à la fois en interne de notre parti et entre les forces politiques de gauche et écologistes, valable aussi bien pour les municipales que pour toutes les élections que nous aurons à affronter, ensemble, dans les années qui viennent : Réservons nos flèches et nos attaques à nos véritables adversaires politiques !
Et ils ne sont pas dans notre parti. Et ils ne sont pas à gauche.Ils sont en face !
Oui, nous sommes différents, au sein du parti, comme d’un parti à l’autre. Mais ne laissons pas nos différences devenir des différends.On peut discuter sans agresser, on peut échanger sans attaquer. Ne perdons pas notre temps. N’organisons pas nous même la diversion. N’hy-po-thé-quons pas nos chances. Cela suffit les buts contre son camp !
Ne soyons pas les commentateurs sportifs de notre match, dont la seule chose qui est attendue de nous est que nous soyons sur le terrain, à mouiller le maillot, à jouer chaque ballon comme si c’était le match de notre vieParce que c’est le match de notre vie. Au sens propre, comme au sens figuré !
Alors vous allez me dire comment faire ? La réponse est élémentaire !En réalité, nous avons une seule chose à faire pour battre l’extrême droite. Une seule : être meilleurs qu’eux.Et ça n’est pas impossible. La preuve ! Nous y sommes parvenus cet été. Temporairement, certes, mais on l’a fait : nous avons été meilleurs.
Ca veut dire que nous pouvons l’être à nouveau.
Que nous savons le faire. Qu’il ne tient qu’à nous !
Alors certes, peut-être la dissolution surprise nous a fait l’effet d’un plongeon dans l’eau bouillante, et cet été, nos réflexes ont donc joué à plein. Mais l’envie de se battre, l’envie de gagner, l’envie de rendre fiers le peuple de la gauche et de l’écologie, c’est normalement comme le vélo : ça ne s’oublie pas !Cela étant dit, chacun va prendre ses responsabilités. En conscience….
Les Écologistes l’ont massivement confirmé lors de ce congrès : Nous, nous serons fidèles à la promesse de cet été. Et vous ?
Pour la Présidentielle ? Évidemment que ça n’est pas très bien engagé. Evidemment que ça va être compliqué.
Mais je vous rappelle cette phrase écrite sur mon bureau et que je n’ai pas fini de vous répéter : “ceux qui pensent que c’est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient”.
Alors vous allez me dire : ok, mais comment tu fais ?
Et c’est là qu’après la fable de la grenouille, je vous présente le théorème de l’entonnoir. Un entonnoir, c’est très pratique, à condition de l’utiliser correctement. Vous imaginez bien que le bon usage de l’entonnoir, c’est de partir du plus large pour arriver au plus étroit. Jamais l’inverse ! Sinon ça ne marche pas…
Eh bien pour la présidentielle, c’est pareil. La partie la plus étroite, c’est la question de quelle personne sera candidate et de comment on la désigne.
Évidemment qu’il faudra trouver une solution à ce problème. C’est essentiel. Mais, pitié, ne commençons pas par là. Sinon on est sûrs de se planter !Commençons par la partie la plus large de l’entonnoir. L’envie de gagner, déjà. Que normalement nous avons tous en commun.Puis passons au problème suivant, pas forcément évident, mais pas non plus insurmontable, puisque nous y sommes parvenus cet été : si nous avons envie de gagner, il nous faut penser un projet commun. Un programme.
Et comme nous avons plus de temps que les 96 heures chrono de cet été, prenons le temps d’écouter les français, d’associer la société civile. Organisons tout cela ensemble !Et alors, et alors seulement, quand nous serons arrivés dans la partie basse de l’entonnoir, nous pourrons nous affronter à la partie la plus difficile du problème, aidés par les lois de la gravité, parce qu’il sera trop tard et coûteux politiquement pour s’en défaire : la désignation.
Et puisque nous sommes tous pour la 6è République, assumons-le clairement : désignons une équipe ! Avec un candidat ou une candidate à la présidentielle, bien sûr, mais avec déjà un collectif solide pour gouverner, ensemble.Le mode de désignation que nous mettrons en place doit nous ressembler. La primaire n’en est qu’un parmi les autres.
Soyons clairs, elle n’a pas a priori ma préférence. Ce n’est d’ailleurs en général le premier choix de personne. Mais disons que si nous ne parvenons pas à nous mettre d’accord sur un des autres modes de désignation possible, nous devrons nous résoudre à l’organisation, au plus tard à l’automne 2026, d’une primaire ouverte.
Et la plus ouverte possible, même. C’est une des conditions de la victoire !
Et si nous en arrivons à devoir organiser une primaire, alors j’ai une proposition à vous faire, à vous Écologistes et à toute la gauche.Parce que nous n’en pouvons plus de donner collectivement l’impression d’une gauche qui ne s’intéresse qu’à elle-même et qui ne parlerait que d’elle-même.
Alors j’ai une proposition pour faire de cette primaire un message adressé à toutes les françaises et à tous les français : oui, ce que vous pensez nous intéresse !Nous avons si peu souvent l’occasion de le leur démontrer. Alors saisissons là !Cette proposition, c’est celle d’organiser une primaire, certes, mais une primaire des territoires !
Alors ça veut dire quoi, une primaire des territoires ?Et bien c’est simple, nos compatriotes, où qu’ils habitent, doivent se sentir concernés.Chacun doit pouvoir apprécier, quel que soit son territoire, dans quelle mesure ce que les différent·es candidat·es proposeront concrètement pour leur quotidien, leurs besoins, leurs envies, leur avenir, leur convient. Pour partir d’eux, pas de nous.
Depuis quand la gauche n’a pas pris le temps, collectivement, de s’adresser à chaque territoire ? Pourquoi sommes-nous surpris que leurs habitants s'intéressent de moins en moins à nous quand nous parlons trop rarement d’eux.
L’heure est venue d’y remédier, ensemble !
C’est là que l’on fera reculer le Front national. En occupant le terrain! Tous les terrains ! En étant spécifiques à chacun d’entre eux. En étant les plus concrets possible. Connectés à leur quotidiens, lucides sur leurs besoins, et riches en solutionsConcrètement, comment cela pourrait fonctionner ? J’imagine que nous aurons des discussions approfondies sur le mode de scrutin que cela implique. Mais ça n’est pas cela qui m’intéresse aujourd’hui. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est un état d’esprit, qui me parait indispensable à la victoire de notre camp en 2027.
Nous devrons prendre le temps d’organiser des débats, dédiés aux différents types de territoires, en plus des sujets régaliens !Par exemple un débat dédié aux campagnes et avec les campagnes, qui représentent 80% des communes françaises,
Un débat dédié aux quartiers populaires et avec les quartiers populaires, ces 1500 quartiers en France où habitent 5,5 millions de personnes,
Un débat dédié aux Outre-mer et avec les Outre-mer, qui couvrent une surface équivalente à 22 % de la superficie de la métropole,
Un débat dédié aux montagnes et avec les montagnards, qui représentent 30% du territoire national Un débat dédié aux littoraux, avec leurs 8 millions de résidents permanents,
Et un débat dédié et avec les 5 français sur 10 qui habitent dans des grandes villes.
Le gros avantage de cette proposition, c’est aussi que ça contribuerait à réparer ce que Macron a cassé.Parce que c’est quoi, le jupitérisme, au fond ?
C’est la verticalité, le mépris des corps intermédiaires, des associations, des syndicats, de celles et de ceux qui font vivre la démocratie, et que je salue !
Ils doivent pouvoir trouver toute leur place dans l’élaboration du dispositif que nous proposerons.Le jupitérisme d’Emmanuel Macron s’est aussi traduit - parmi tant d’autres trahisons - par l’abandon de sa promesse d’une France plus girondine, plus décentralisée, qui s’appuie sur ses régions et la diversité de ses territoires. À la place, nous avons eu un jacobinisme brutal, arbitraire, injuste. Et donc déconnecté de tout. Passant à côté des réalités concrètes des français.
Et puis son centralisme jacobin ne s’est pas traduit par davantage d’Etat. Au contraire !Voilà la double peine que le macronisme a infligé à notre pays et à ses territoires : une recentralisation et une verticalité absolues du pouvoir, combinées à une liquidation des moyens de l’Etat.
Le mouvement social des gilets jaunes a été l’une des expressions de résistance face à cette brutalité. Et la réponse à ce mouvement social a été d’une violence inédite et inouïe de la part du pouvoir.Nous n’oublions pas. Nous n’oublierons jamais.
Et c’est pour ça qu’on s’est battus avec Marie Pochon pour que les cahiers de doléances issus de ce mouvement social soient rendus publics.
Mais je veux faire ici, à Pantin, le serment (!) que non seulement ces cahiers de doléances ne seront pas oubliés, mais qu’ils seront même au cœur des solutions et des propositions de l’écologie et de la Gauche.
C’est aussi de cette volonté qu’est née cette idée d’une primaire ancrée sur les différents territoires, dans les différentes régions qui fondent l’Histoire et la Géographie de notre pays. Aucune de ces régions ne sera oubliée.
Car aucune française et aucun français ne le sera.
Je fais donc aujourd’hui cette proposition.A notre mouvement écologiste.
A la gauche.
Et j’imagine bien qu’il y en aura d’autres qui sont amenées à dialoguer entre elles, à se combiner, et nous serons disponibles et mobilisés pour cela.
Dès la semaine prochaine, nous poursuivrons le dialogue avec nos partenaires en les invitant, chacun, à un échange avec notre direction nouvellement élue. Nous allons prendre le temps de discuter, d’analyser, de se projeter. Partenaire par partenaire. Et nous entreprendrons tout pour établir un socle commun sur lequel bâtir de prochaines victoires pour notre camp politique.
Mais cette recherche déterminée d’un cadre commun ne nous évitera pas de devoir répondre, en tant que mouvement écologiste et dans les semaines et les mois qui viennent, à 2 questions essentielles.
Premièrement : si effectivement nous parvenons à ce cadre commun, quel rôle souhaitons-nous que l’écologie y joue ? Et comment nous organiser pour cela ?
Deuxièmement : si la gauche et les écologistes ne parviennent pas à mettre en place un cadre commun, que ferons-nous en tant qu’Ecologistes ?
Notre travail d’Ecologistes a toujours été d’anticiper. De nous préparer à tous les scénarios, même à ceux que nous n’imaginons pas encore.
C’est comme cela que nous avons été prêts cet été. C’est comme cela que nous serons toujours prêts. En toute circonstance.
Notre mouvement vient de connaître un mandat de transformation. Qui était une partie de cette préparation.Certains chantiers sont à poursuivre, d’autres sont à terminer, mais en ce début de mandat, nous avions de nouveaux chantiers à vous annoncer…
Premièrement, l’Ecologie va contre-attaquer sur le projet !Dans notre monde devenu si complexe, nous avons besoin d’actualiser sans cesse notre logiciel, de renforcer et de renouveler notre doctrine, notre manière d’appréhender un monde qui change constamment, d’être au plus près des réalités. Au début de cette année, nous avons installé une nouvelle instance, un nouvel outil : le pôle projet. il rassemble des élu·es (qu’ils soient maires, députés, sénateurs, eurodéputés), nos commissions thématiques, des experts extérieurs, des intellectuels, des associations et des ONG pour nourrir notre réflexion, approfondir notre compréhension du monde, et donc proposer des idées et des programmes qui répondent aux enjeux de ce siècle.
Cet espace sera, pour notre mouvement, à la fois un lieu d’élaboration intellectuel et un outil de déploiement politique de nos idées. Dès la rentrée prochaine, lors de nos Journées d’été qui auront lieu à Strasbourg, une première restitution des travaux engagés sera faite. Nous parlerons retraites et temps de la vie, budget, intelligence artificielle, sécurité et protections, écologie pour tous les territoires, défense et diplomatie. Mais le projet des Écologistes, nous voulons aussi le nourrir par le terrain et le savoir citoyen.
C’est la raison pour laquelle nous proposerons d’ici la fin de l’année une grande consultation populaire : chacune et chacun pourra y partager des propositions, des actions, en bref construire le projet écologiste pour faire face à un macronisme finissant et à une extrême-droite qui attend son heure pour faire sombrer le pays dans le chaos.
Les écologistes mettront par ailleurs les territoires au cœur de leur contre-attaque.
Pour la 3è année consécutive, nous organiserons à l’automne nos désormais traditionnelles Universités des Ruralités écologistes.
Juste avant cela, au mois de septembre, nous lancerons nos 1ères universités écologistes des quartiers populaires.
Et tout au long de l’année, je continuerai à revendiquer d’aller parler au delà du cercle des passionnés et des convaincus, à franchir les limites des cercles militants, en multipliant les réunions publiques inversées, celles où l’on se rend hors des sentiers battus, là où les politiques nationaux ne se rendent jamais, et où l'on commence par se taire et par écouter.
A Caurel, dans la Marne, à Carignan-de-Bordeaux, en Gironde, à Verneuil-en-Bourbonnais, dans l’Allier, à Pont-Audemer, dans la Manche et dans bien d’autres villages, nous avons testé et approuvé ce concept.
Ces réunions publiques inversées sont une vraie respiration politique. Et je peux vous assurer que personne ne m’y parle des petites phrases des uns contre les autres qui animent les rédactions politiques.
A chaque fois, certains participants venaient pour la première fois à une réunion politique. D’autres ne portaient manifestement pas les écologistes dans leur cœur.Mais partout où je suis passée, l’alchimie a opéré : il y a encore des endroits en France où l’on a l’occasion de mettre autour de la table des gens différents, qui viennent d’abord par curiosité, puis qui restent, osent prendre la parole, voire commencent à débattre entre eux. Je ne sais pas s’ils repartent tous convaincus, mais je sais qu’il repartent tous contents.
Alors je compte bien poursuivre ce tour de France, et même l’intensifier. L’écologie contre attaque!
Mais elle engrange aussi des victoires !Ces victoires sont l’objet de la campagne d’adhésion que nous avons préparée pour ce printemps et dont vous pourrez repartir avec les tracts.
Pour valoriser nos réalisations municipales.
Pour valoriser nos réalisations parlementaires.
Sur la constitutionnalisation de l’IVG, les PFAS, sur le revenu des paysans, sur la prise en charge des dégâts occasionnés par les retraits gonflement argileux, sur la sécurité sociale de l’alimentation, sur la reconquête des haies, sur l’ajout de la notion de non-consentement dans la définition pénale du viol, sur le remboursement intégral des fauteuils roulant par la sécurité sociale, sur la taxation du patrimoine des plus riches.
Et à propos de cette taxe dite Zucman, vous l’avez compris car cela vous a été présenté cet après midi, nous lançons dès demain une grande mobilisation de terrain !
Oui, l’Ecologie contre attaque.
Et dans ce combat, nous avons, mes ami·es, plus d’alliés, plus de partenaires que nous ne le pensons parfois.J’ai été moquée pour avoir dit que nous devions arriver au million d’écologistes d’ici 2027.
Mais nous sommes déjà plus d’un million d’écologistes dans ce pays chers amis !
Des militants politiques mais aussi des associatifs, des avocats du vivant, des entrepreneurs, des amoureux de la nature, qui sont émus quand ils se promènent en forêt ou qui rêvent devant les documentaires célébrant la vie sauvage.
Des paysannes et des paysans, mais aussi des ouvrières et des ouvriers inquiets pour l’avenir de leur métier. Des familles touchées par les maladies environnementales.
Des personnes en situation de précarité qui ont bien compris que la solution durable à leurs problèmes nécessite un changement radical de modèle et un nouveau pacte social, juste et partagé.
Nous avons beaucoup d’alliés. Et nous pourrions en avoir encore bien plus.
Et je vais même aller plus loin : je suis convaincue que chaque Française, chaque Français a, dans un coin de sa tête, un écologiste qui sommeille en lui. Qu’il y soit sensible ou pas, qu’il ait choisi de l’écouter ou pas, au fond de lui, tout le monde sait.
Et notre travail c’est de réveiller cet écologiste qui sommeille. Alors je vais être claire. Il y en a qui savent déjà, mais qui ne bougeront pas.
Ce sont les 1% qui ont intérêt à ce que rien ne change. Mais cela nous laisse 99% de personnes réveillées ou prêtes à l’être.
Voilà pourquoi je vous propose désormais de parler d’une écologie des 99%. L’écologie des 99%, cela signifie : nous sommes, nous, écologistes, les 99%, contre les 1% qui ont intérêt à ce que rien ne change !
Parce que oui, il y a des gens qui profitent de la crise climatique, et qui l’aggravent sans cesse. OXFAM le rappelait dans son rapport de 2023 : les 1% les plus riches émettent autant de CO2 que deux tiers de l’humanité !
Les 10% les plus riches sont responsables de la moitié des émissions mondiales !
Et vous savez le pire ? C’est que chaque année, les émissions des 1% les plus riches annulent les économies de carbone réalisées grâce à l’utilisation de l’équivalent d’un million d’éoliennes, soit plus que l’ensemble de celles qui existent dans le monde !
Non seulement ils sont le problème, mais, en plus, ils empêchent les solutions !
Donc, oui, nous voulons l’écologie des 99%, celle qui rassemble et qui mobilise !
Parce que ceux qui ont intérêt à ne rien faire sont une infime minorité qui, pourtant, pèse de tout son poids sur notre monde.
Mais cela n’a rien d’une fatalité ! Comme le rappelait Etienne de la Boétie dans son Discours de la servitude volontaire : « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ».
Donc relevons-nous. Remobilisons-nous. Et remobilisons autour de nous !
Parlons de l’Ecologie des 99%Parlons aussi d’une écologie qui tend la main.
Nous ne pointons pas du doigt, non.
Contrairement à ce que racontent nos détracteurs. Nous tendons la main.
L’écologie qui tend la main, c’est celle qui développe les ordonnances vertes à Strasbourg pour les femmes enceintes.
L’écologie qui tend la main, c’est une Maison des femmes à Besançon, pour que les femmes victimes de violences soient accueillies et accompagnées en toute sécurité.
L’écologie qui tend la main, c’est aussi les vacances pour tous à Poitiers ou un service d'accompagnement gratuit favorisant la mobilité des seniors pour lutter contre leur isolement à Tours.
L’écologie qui tend la main, c’est celle qui met en place le 100% bio et local dans les cantines d’Auray, dans le Morbihan.
L’écologie qui tend la main, c’est l’ouverture d’un hôtel d’entreprises de l’ESS dans le quartier populaire de Saint-Michel à Bordeaux.
L’écologie qui tend la main, c’est une centrale solaire citoyenne à Luc-sur-Aude qui produit chaque année l’électricité dont a besoin le village.
L’écologie qui tend la main, c’est 100% des logements sociaux rénovés ou en cours de rénovation à l’Ile Saint Denis ! L’écologie qui tend la main, c’est celle qui assure la gratuité des premiers mètres cube d’eau à Lyon !
C’est cela, aussi, l’écologie ! Des dépenses en moins pour vivre mieux ! L’équivalent en gain de pouvoir d’achat d’un 13e mois écolo, quoi !
Voilà ce qui est au cœur de l’écologie que je défends, cette écologie des 99%, cette écologie qui tend la main.
Et cette écologie ne doit pas non plus être juste annonciatrice de mauvaises nouvelles. En tant qu' Écologistes nous devons veiller à cela. Sinon nous serons vus comme de simples oiseaux de mauvaise augure.
Nous parlons beaucoup de finitudes. Et nous avons raison de le faire. Limites planétaires, épuisement des ressources, effondrement des espèces, raréfaction de l’eau.
Oui, l'écologie, c’est penser nos finitudes.
Mais l’écologie, ça n’est pas que les fins. C’est aussi l’infini. L’infini des relations. Et pour comprendre cela il faut revenir à ce qui fait la base de l’écologie. Avant même d’être politique, l’écologie, c’est la science qui étudie les interdépendances et les interactions des êtres vivants entre eux et avec leur milieu.
Et ces relations là sont bien d’une richesse infinie. Elles ne sont pas que prédation, chaîne alimentaire, parasitage. Elles sont aussi symbiose, solidarité, entraide, créativité.
C’est ça aussi, l’écologie. C’est s’adapter. C’est la résilience. Ce sont les solutions. C’est le désir et la force de la vie. Et ça se défend avec enthousiasme et avec le sourire !Bref.
Oui nous avons une ligne politique : l’écologie. Précisément telle que je viens de la décrire. Adossée à un plan d’action qui vous a également été en partie annoncé.
Mais j’ai aussi une ligne stratégique, tout aussi claire.
Et je le dis une bonne fois pour toutes à celles et ceux qui nous somment de choisir entre deux partenaires de gauche, comme s’il était possible et même souhaitable de ne travailler qu’avec l’un ou qu’avec l’autre.
Non, nous ne choisirons pas. Peut-être que des partenaires choisirons à notre place en s’isolant, en refusant de travailler avec les autres. Mais nous nous ne choisirons pas. Et le fait de « ne pas choisir » n’est pas un renoncement, n’est pas de l’indécision, n’est pas un manque de ligne.
Donc oui, nous, écologistes, avons une ligne stratégique.
Et cette ligne, c’est l’antifascisme !
Et sincèrement, dans la situation où nous sommes, ce n’est même pas vraiment un choix à faire : c’est un réflexe qui doit nous mettre en mouvement.Regardons la situation en face. ll y a 80 ans, en avril et mai 1945, les derniers camps de concentration et d’extermination nazi étaient libérés. Commençait alors une longue prise de conscience de l’ignominie absolue dont le régime nazi et ses complices s’étaient rendus coupables. Il a fallu des décennies pour que l’inimaginable devienne dicible et audible. Pour que nous prenions conscience de ce qui avait été commis. De ce cauchemar réel, est né un rêve. Celui d’une mémoire conservée qui nous inspirerait un espace de paix et de valeurs qui nous prémunirait pour toujours de la bête immonde.
Ce rêve, c’est ce nous avons tenté et tentons de bâtir ensemble avec l’Union européenne. Mais au moment où je prononce ses mots, nous constatons que ce dont nous pensions être préservés pour toujours se réveille avec une puissance jamais connue depuis un siècle. Les forces obscures du néo-nazisme, du néo-fascisme, du néo-pétainisme se répandent.
Au révisionnisme historique se mêle un révisionnisme politique qui aujourd’hui banalise l’extrême-droite, et relativise la menace absolue qu’elle représente. On la dit au porte du pouvoir. Mais elle en a déjà franchit le seuil. Et pourtant, une forme de torpeur semble nous maintenir dans des considérations tactiques dérisoires alors même que nos démocraties basculent dans la régression réactionnaire, raciste et totalitaire. Je vais vous dire les choses simplement, et je veux l’affirmer en notre nom à tous, pour ce qui nous concerne, avoir le sens du tragique de l’Histoire, ce n’est pas se complaire dans des concours d’éloquence. Ce sont des actes.
Parce que face à la bête immonde, la seule ligne claire qui vaille se résume en un mot : antifascisme!Voilà notre programme, notre stratégie, notre ligne et ce que nous sommes fondamentalement : antifascistes !Voilà ce que l’écologie a toujours été, sans ambiguïté, sans « oui mais », sans circonvolution : antifasciste !
Voilà notre cap clair.
Et je le dis avec Aragon, car comme il le disait, le poète a toujours raison : « Quand les blés sont sous la grêle/ Fou qui fait le délicat/ Fou qui songe à ses querelles/ Au coeur du commun combat ».
Et donc oui, face à la menace existentielle, notre devoir de mémoire et notre devoir d’espoir nous hurlent la même exigence : l’unité de la gauche - de toute la gauche - et en son cœur l’écologie.
Et cela concerne aussi bien la situation en France que dans le monde.
Parce que oui, nous faisons face, aujourd’hui, à une véritable internationale fasciste. Elle a ses réseaux, elle est bien organisée, et l’un de ses chefs occupe le bureau Ovale à Washington. Avec Trump, chaque jour apporte son lot d’absurdités et de dangers.
La situation est trop grave. Parce qu’à la crise climatique et politique s’ajoute une crise géopolitique, sur laquelle nous devons être très clairs, et très fermes !
Les trois sont liés. Parce que les coupes budgétaires que François Bayrou s’apprête à réitérer, au nom de quoi sont-elles souvent justifiées ? Par la situation géopolitique. Par la guerre en Ukraine. Et oui, il faut tenir compte de cette situation. Evidemment. Il faut faire des efforts.
Mais pas en dépit du bon sens. On ne peut pas envisager uniquement la guerre sans interroger ses causes. Ce qui intéresse Trump ou Poutine, en Ukraine, ce sont des ressources, ce sont des terres rares, ce sont, encore et toujours, des questions qui sont aussi des questions écologiques !
Donc oui, nous pensons qu’il faut agir, mais dans l’arsenal, vous ne pouvez pas vous contenter de n’avoir que des bombes et des munitions. Il nous faut aussi de l’écologie. De l’isolation de nos maisons. Des énergies renouvelables. De la souveraineté industrielle. Pour arrêter de financer leurs guerres par nos dépendances.
Et avec l’écologie, il nous faut le pacifisme ! Alors évidemment, il y a toujours deux manières d’envisager le pacifisme.
Soit le refus absolu de la violence, qui condamne toute intervention militaire. Soit la préférence pour la paix, ce qui suppose de tout faire pour empêcher des conflits armés, d’agir diplomatiquement et d’analyser leurs causes profondes, mais ce qui nécessite aussi la possibilité d’un recours à l’intervention militaire – notamment dans les situations d’agression.
Nous, les Écologistes, ne nous sommes jamais trompés de pacifisme. Nous savons que refuser par principe toute violence, c’est se retrouver désarmé face à des adversaires qui, eux, n’hésitent pas à l’utiliser. Le refus du conflit, cela équivaut ici à donner carte blanche à l’impérialisme. Dans ce domaine comme dans d’autres, nous refusons l’inertie et l’aveuglement. Le pacifisme n’est pas la passivité : c’est l’affirmation renouvelée d’une volonté de paix.
Et si la paix nécessite des mesures fortes, alors nous les prendrons. Parce que la lâcheté n’est pas dans notre ADN. Et les compromissions non plus.
Nous refusons, sur ce point comme sur d’autres, d’ailleurs, le double standard.
Oui, je vais être très claire : nous voulons, nous, en terminer avec ce double standard scandaleux qui conduit à condamner la Russie pour l’invasion de l’Ukraine et à fermer les yeux sur le génocide en cours à Gaza !
Les morts des uns sont aussi intolérables que les morts des autres ! Pas de double standard ! Pas de différence de regards ou de jugements !
Quand c’est atroce, injuste, et criminel, nous le disons, nous le condamnons, nous nous y opposons !
Face à ces crises géopolitiques, démocratique et climatique, nous avons, nous, écologistes, une responsabilité historique. Celle d’être à la hauteur. Celle de ne pas succomber, à notre tour, à l’inertie.
Et si vous doutez parfois, pensez à ce que disait Jean Jaurès : « L'histoire enseigne aux Hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l'invincible espoir. »Alors, oui, soyons attentifs aux leçons de l’histoire.
Soyons, surtout, pleins d’espoir pour la suite.
Dans les ténèbres que l’on sent monter, pensez au poisson des abysses, qui vit dans l’obscurité totale, à 2000 m sous l'océan, et a appris à générer sa propre lumière.
Oui, si l’histoire nous enseigne bien des choses, la nature le peut aussi.
Savoir tirer des leçons de l’une et de l’autre, être à l’écoute des deux, cela a toujours été au cœur de l’identité de ce parti.
Ce parti à la tête duquel je suis si heureuse, et si fière, d’avoir été réélue grâce à votre confiance,
Alors ne lâchons rien, contre-attaquons, pour que vive l’écologie, que vive l’Europe et que vive la France !