Budget 2026 : une nouvelle cure d’austérité sans précédent

Alors que la dette publique a augmenté d’environ un tiers depuis l'élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, pour atteindre 3 345,8 milliards d’euros, soit 114 % du PIB, principalement en raison des baisses massives de recettes fiscales (62 milliards d’euros par an) au profit des grandes entreprises et des plus plus riches, le premier ministre François Bayrou a annoncé, ce mardi 15 juillet 2025, une cure d’austérité sans précédent au détriment de la justice sociale, des services publics et de la transition environnementale.

Alors que 9,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et que les français·es doivent déjà payer le prix des différentes réformes des régimes de retraite ou du chômage, les publics les plus vulnérables et les classes moyennes sont de nouveau mises à contribution par les annonces budgétaires du premier ministre qui refuse de débattre des recettes possibles et notamment de la taxe Zucman qui pourrait rapporter jusqu'à 20 milliards d’euros de recettes nouvelles, soit près de la moitié du montant des coupes budgétaires de 44 milliards d’euros souhaitées par le gouvernement.

Le premier ministre a en effet annoncé la suppression de 3000 postes dans la fonction publique et le non remplacement d’un·e fonctionnaire sur trois ainsi que le gel des salaires, soit autant d'enseignant·es ou de personnels soignants en moins alors que la situation de l'hôpital public et de l’école est déjà exsangue.

Sont également envisagés le gel des prestations sociales, des retraites, cinq milliards d’économies sur la santé, une hausse des franchises médicales alors que l’adoption de la loi Duplomb, dite “loi-poison”, vient lourdement grever la santé des français·es…

L’écologie qui a subi de nombreuses régressions récemment et qui a toujours été une variable d’ajustement budgétaire pour la Macronie, ne verra pas l’ombre du moindre investissement alors que nous sommes régulièrement confrontés à des épisodes climatiques extrêmes et que l’ADEME chiffre à 260 milliards d’euros par an, soit près de 10 % du PIB, le coût de l’inaction climatique dans un scénario à +3,5° de réchauffement climatique.

Les collectivités territoriales, déjà asphyxiées par la suppression de leurs ressources propres, des dotations de l’Etat lourdement rabotées budget après budget et la hausse depuis janvier 2025 de trois points par an, sur la période 2025-2028, des cotisations des employeurs au régime de retraites des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers pour un coût d’environ 1,4 milliards d’euros, sont priées de contribuer à hauteur de 5,3 milliards d’euros sur les quelques 44 milliards d'économies visés par le Premier Ministre. Les collectivités vont se retrouver doublement touchées, d’une part sur les politiques publiques qu’elles copilotent telles que le sport, la culture ou la politique de la ville, et d’autre part, sur la prise en charge de l’augmentation de la pauvreté par les services publics locaux.

Pour couronner le tout, François Bayrou envisage de supprimer deux jours fériés dont le 8 mai, qui symbolise la défaite du nazisme.

Les Écologistes dénoncent fermement ces orientations politiques.

Nous exhortons le Premier Ministre à prendre des orientations budgétaires plus justes, à même de réduire les inégalités, de restaurer le service public et de garantir une transition environnementale responsable, sous peine d'encourir la censure de son gouvernement.

Aminata Niakaté et Éric Piolle, porte-paroles