PestiRiv : maintenant que nous disposons des données, agissons pour la santé Nourrir, pas détruire!

L’étude PestiRiv, sur l’exposition aux pesticides des riverains.es de cultures de vignes, a été publiée ce 15 septembre par l’ANSES et Santé Publique France. Ses constats sont alarmants : les personnes vivant à proximité des vignes sont plus exposées aux pesticides, en particulier les jeunes enfants, et une large part des produits utilisés se retrouve dans leurs cheveux ou leur urine.

Ce constat n’est pas nouveau. Il confirme, les analyses portées par les Écologistes, les collectifs de riverains.es et les associations environnementales.

L’étude ne porte pas sur les effets de cette exposition aux pesticides sur la santé. Saluant le travail de recherche mené, les Écologistes invitent les autorités sanitaires et les organismes publics de recherche à poursuivre les analyses scientifiques sur le lien entre exposition et santé. Nous apportons tout notre soutien aux personnes victimes des pesticides, notamment de cancers pédiatriques, et à leurs proches.

Nous n’accusons pas les viticulteurs.trices qui sont plus victimes qu’acteurs, contraints par un système à bout de souffle qui en amont autant qu’en aval, broient les valeurs, les humains, la nature.

Ce sont les gouvernements successifs et ce système agricole de la concurrence qui ont voulu enterrer la transition écologique sous la pression de certains syndicats agricoles. Au lieu de renforcer le plan Ecophyto, ils en ont cassé le thermomètre en remplaçant l’indicateur de suivi. Au lieu de soutenir l’agriculture biologique, ils en réduisent les crédits et soutiennent une certification dite “ Haute Valeur Environnementale” trompeuse, qui crée une concurrence insoutenable pour l’agriculture biologique. Alors que les pouvoirs publics devraient préserver la santé, ils ont autorisé des épandages de pesticides jusqu’à 20 mètres des habitations pour les produits cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques. Loin de donner un cap clair et des moyens pour la transition, les droites s’engagent dans des reculs en matière environnementale : réautorisation des néonicotinoïdes, autorisation de l’épandage par drones…

L’étude PestiRiv nous oblige : nous devons mener la transition agroécologique, complètement, rapidement en soutenant les agriculteurs.trices pour leur permettre d’avoir de meilleures conditions de travail et de revenus ! Il en va de notre santé, de la préservation des écosystèmes, de la dignité des paysans.nes, de la confiance entre société et agriculture, des relations entre riverains.es et agriculteurs.trices.

Les Écologistes appellent les pouvoirs publics à renforcer le plan Ecophyto et, notamment, rétablir un indicateur de suivi objectif à interdire dès aujourd’hui des pesticides les plus dangereux (CMR), à instaurer des zones de non-traitement de 100 mètres minimum à proximité des habitations et lieux de vie, à accompagner l’ensemble des filières agricoles dans la transition.

Nous appelons le monde agricole à informer le voisinage sur les traitements pesticides utilisés. 

Nous appelons tous les acteurs aval et amont des filières agricoles à s’engager pleinement dans la transition agroécologique et l’arrêt des pesticides de synthèse.

Enfin, nous exigeons un engagement fort et pérenne des politiques agricoles pour la transition écologique de l’agriculture et le soutien à l’agriculture biologique. 

Suite aux résultats de l’étude PestiRIV, Nicolas Thierry, député écologiste de Gironde, déposera prochainement une proposition de loi pour mieux protéger les riverains de la sur-exposition aux pesticides.

Protégeons celles et ceux qui nous nourrissent, les personnes qui vivent à proximité des cultures, notre santé et les écosystèmes !

Aminata Niakaté, porte-parole Les Écologistes

Nicolas Thierry, député de la Gironde

La commission Santé

La commission Agriculture & ruralité