Censure du gouvernement Barnier : Réaction des Écologistes
Michel Barnier a choisi d’activer l’article 49-3 de la Constitution pour faire passer son projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. Ce passage en force apparaissait inéluctable, tant ce gouvernement ne dispose d’aucune légitimité démocratique depuis sa nomination en septembre dernier.
Ce budget de la Sécurité Sociale n’était satisfaisant ni pour les écologistes, ni pour la gauche. Alors que notre système de santé a besoin d’investissements massifs, ce budget venait amputer largement ses capacités d’action en baissant l’ONDAM (Objectif national de dépenses d’assurance maladie), en refusant d’indexer les retraites sur l’inflation, en sous-finançant les hôpitaux qui atteignent des niveaux d’endettement record. La réponse apportée par ce budget, en plus d’être insuffisante, était injuste. De même pour le projet de loi de finances examiné parallèlement et qui concerne lui le budget de l’Etat.
C’est donc en conscience et avec gravité qu’après avoir fait de nombreuses propositions d’améliorations de ce budget, nous avons déposé avec nos partenaires du Nouveau Front populaire une Motion de censure de ce Gouvernement que nous voterons demain.
Contesté dans son propre camp et perdu dans une alliance infamante avec le Rassemblement national, Michel Barnier a fermé la porte dès le début de l’examen de ce texte à toutes les propositions des écologistes et de la gauche.
Le communiqué déshonorant de Matignon publié hier est d’ailleurs explicite et inédit : les concessions n’ont pas été faites pour les Français·es mais pour sauver le poste de Michel Barnier, qu’il n’occupe que grâce au soutien du Rassemblement National.Le Président de la République, premier responsable de la situation de crise politique dans laquelle il a plongé le pays, doit sans tarder se conformer au résultat des élections législatives qu’il a lui-même convoquées en juillet dernier, et ainsi se tourner vers les écologistes et la gauche pour gouverner.
Le pays a besoin d’une alternance et d’un changement de cap. Des changements indispensables pour barrer la route au Rassemblement national, améliorer le quotidien des Français·es et s’inscrire ainsi dans le respect du front républicain, qui a été le fait politique majeur de cet été.Pour cela, il est temps de sortir des postures pour éviter au pays une sortie de route démocratique et budgétaire inédite. Les récents débats parlementaires ont montré que des majorités étaient possibles au service des Françaises et des Français. Les blocages n’étaient pas à chercher du côté gauche de l’hémicycle, mais des députés d’une coalition gouvernementale divisée et refusant de reconnaître sa défaite.
Si un gouvernement de gauche et écologiste est enfin constitué, il nous reviendra d’agir selon une nouvelle méthode gouvernementale fondée sur une feuille de route claire et partagée, une délibération publique de qualité, le respect du débat parlementaire et la considération des représentants des corps intermédiaires. Nous chercherons des majorités au sein de l’hémicycle avec les parlementaires ayant choisi de faire barrage à l’extrême-droite. Ce travail de dialogue sera aussi mené avec les chefs de partis concernés, les syndicats et les associations nationales d’élus.
Le gouvernement Barnier devait être le gage d’une stabilité institutionnelle retrouvée : il n’aura été qu’une courte parenthèse.
Il est temps de retrouver l’esprit des institutions au seul service des Françaises et des Français.Marine Tondelier,
Secrétaire nationale des Écologistes - EELV
Cyrielle Chatelain,
Présidente du Groupe Écologiste et Sociale de l’Assemblée nationale
Guillaume Gontard,
Président du Groupe Écologiste - Solidarité et Territoires
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