Accord migratoire franco-britannique : un nouvel accord de la honte

Les Écologistes dénoncent un accord cynique entre la France et le Royaume-Uni qui organise la répression des personnes exilées et renforce une politique migratoire meurtrière, indigne et inefficace.

Ce 10 juillet à Londres, Emmanuel Macron et Keir Starmer ont signé ce qui restera comme un nouvel accord de la honte. En plein été, la France et le Royaume-Uni ont réaffirmé leur alliance sécuritaire contre les personnes exilées, sous couvert de coopération.

Présenté comme « pilote », cet accord prévoit un système d’échange de personnes arrêtées, selon le slogan glaçant « une entrée, une sortie », de la même façon que des États s’échangent des marchandises, sans aucun respect des parcours de vie, des souffrances endurées ou du droit fondamental à demander l’asile. Cette logique déshumanisante perpétue et aggrave les politiques d’exclusion mises en œuvre depuis le traité du Touquet en 2003.

Les associations d’aide aux exilé·es de part et d’autres de la frontière elles-mêmes dénoncent cet accord comme dangereux et inefficace. Elles sont les témoins impuissantes des drames humains qui se jouent au quotidien. Les traversées ne cessent pas : elles deviennent plus périlleuses, plus violentes, plus mortelles. 21 000 personnes ont déjà effectué la traversée de la Manche depuis le début de l’année dans des embarcations sommaires et 48 ont disparu dans leur tentative.

Sur le terrain, à Calais, Gravelines, Dunkerque, les mêmes effets désastreux se répètent et s’intensifient : harcèlement policier, expulsions à répétition, privations de droits fondamentaux, répression des associations solidaires. La politique de dissuasion migratoire tue, c’est une politique de la peur et de l’abandon.

Les Écologistes appellent à une rupture nette avec cette stratégie inhumaine et exigent :

  • La suspension immédiate de cet accord de la honte ;
  • La fin de la sous-traitance des frontières britanniques à la France et l’ouverture de voies migratoires sûres et légales ;
  • L’arrêt immédiat des violences policières envers les personnes exilées ;
  • Le respect de la liberté d’action des associations ;
  • La création d’hébergements dignes, conformes aux normes humanitaires de l’ONU.

À l’heure où les populismes prospèrent sur la peur de l’autre, nous affirmons que la solidarité est un devoir moral, et que la France doit cesser de se rendre complice des naufrages, des souffrances et des morts qui endeuillent la Manche.

Les Écologistes appellent à la mobilisation citoyenne et à la commémoration des victimes de la frontière franco-britannique. Face à l’inhumanité politique, nous portons une exigence de justice, de dignité et d’hospitalité et nous défendons ce que d’autres piétinent : la dignité de la démocratie et la liberté de circulation, principe séculaire et fondement de nos sociétés ouvertes.


Aminata Niakaté et Éric Piolle, Porte-parole nationaux des Écologistes

Commission Immigration Les Écologistes

Commission Transnationale Les Écologistes

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