Réunion à l'Elysée sur l'Ukraine : nous devrons aussi parler du risque de génocide à Gaza.
Monsieur le Président,
Vous m’avez invitée, en tant que Secrétaire nationale du parti Les Écologistes, à une réunion en format “Saint Denis” jeudi 7 mars pour évoquer la situation en Ukraine. Cette réunion est nécessaire pour débattre des derniers développements du conflit, mais ne saurait éviter une discussion sur la situation à Gaza.
Vos déclarations intempestives sur la possibilité d’envoyer des troupes au sol en Ukraine étaient choquantes, nous les avons condamnées. Les Écologistes considèrent que la France doit tenir ses engagements : arrêter de financer l’effort de guerre russe en leur achetant du gaz, des combustibles nucléaires et d’autres produits manufacturés.
La France, en coordination avec l’Union européenne, doit aussi tenir ses engagements en gelant réellement les avoirs russes. Une proposition transpartisane a d’ailleurs été déposée à l’Assemblée nationale pour confisquer ces 250 millions d’euros et les mobiliser pour l’Ukraine.
La France doit enfin renforcer son effort industriel militaire et logistique pour la défense de l’intégrité territoriale ukrainienne.
Nous soutiendrons ces propositions jeudi.
Il est, en revanche, inconcevable que cette réunion républicaine n’évoque pas la situation catastrophique à Gaza.
Les massacres, répétés, confirmés, des populations civiles par l’armée israélienne, depuis maintenant plus de 5 mois sont inacceptables politiquement et surtout humainement.
La faible condamnation par l’Etat français du massacre du 29 février sur des populations civiles lors d’une distribution d’aide alimentaire ne saurait faire oublier la réalité quotidienne insoutenable : des bombardements indiscriminés par le Gouvernement israelien, voire ciblés, des populations civiles, la mise en place systématique de la destruction des infrastructures, une limitation drastique de l’aide humanitaire la plus essentielle, la concentration de plus de 1,5 million de déplacés à Rafah, sans possibilité de fuite. Nulle part.
Ces atrocités posent clairement la question, au-delà de l’horreur humaine qui nous touche toutes et tous dans notre chair, d’un risque - confirmé par de nombreux observateurs, par la CIJ et par plusieurs instances des Nations-Unies - de génocide dont la France serait alors complice par son manque d’engagement.
Appel au cessez-le-feu immédiat, à des sanctions lourdes contre le gouvernement israélien, à l’entrée de la CPI dans Gaza, respect du Droit international et des résolutions de l’Onu sur les territoires occupés de Palestine, distribution de l’aide humanitaire à la hauteur des besoins, respect des conventions de Genève… les solutions sont connues.
Les Écologistes défendront le peuple palestinien et les mesures immédiates à prendre par la France et l’Europe dans les discussions lors de la rencontre à l’Elysée le 7 mars.
Marine Tondelier
Secrétaire nationale
Les Ecologistes EELV
Crédit photo : IMF Photo/Cyril Marcilhacy CC BY-NC-ND 2.0 DEED