Enfants en danger : l’urgence d’agir

La publication de ce dossier intervient à un moment clé, puisque François Bayrou doit être entendu par la commission d’enquête sur les violences dans les établissements scolaires. Une audition, qui, espérons-le, lui permettra de reconnaître ses responsabilités dans le silence autour des violences perpétrées et de présenter ses excuses.
La gravité des faits qui sont reprochés au Premier ministre, l’accumulation de contradictions, de dénégations et de mensonges nous paraissent indignes de la fonction qu’il occupe. Nous, Écologistes, affirmons notre soutien plein et entier aux victimes. Nous les croyons. Leurs témoignages bouleversants mettent en lumière un système de protection défaillant, qui a préféré préserver les institutions plutôt que les enfants. Trop longtemps, leur parole a été étouffée. Il est temps que la honte change de camp.
L’affaire Bétharram est aussi un miroir tendu à l’ensemble de la société française : comment considérons-nous et prenons-nous soin des enfants ? Quels moyens et outils mettons-nous à disposition de celles et ceux qui doivent assurer ces missions fondamentales : les protéger, les éduquer, les aider à s’émanciper ? Se poser ces questions, c’est regarder la réalité en face et décider comment y répondre. Et la réalité n’est pas belle à voir.
L’affaire de Bétharram révèle un problème structurel, celui de la place des enfants dans notre société. Elle nous oblige à penser la violence comme un fait politique, enraciné dans une domination ancienne et oubliée. Il est urgent d’en tirer des leçons concrètes, pour refonder une politique publique de protection de l’enfance à la hauteur des enjeux.L’écologie politique pense le monde sur le long terme. Elle porte une responsabilité envers les générations futures, et donc une attention particulière à celles et ceux qui les incarnent déjà : les enfants. Prendre soin des plus jeunes, c’est refuser un modèle de société fondé sur la prédation, la domination et la violence — qu’elle soit faite à la nature, aux corps ou aux esprits. C’est défendre un cadre de vie sain, juste et protecteur, où chaque enfant peut grandir dans la dignité, la sécurité et le respect.
Dans une société écologique, les enfants ne sont pas considérés comme des objets à modeler, mais comme des sujets à part entière, détenteurs et détentrices de droits. Leur parole compte. Leur intégrité est non négociable. Parce qu’une société qui maltraite les enfants est une société qui se détruit, les Écologistes font du bien-être de l’enfant une condition non seulement éthique, mais politique de toute transition. C’est à une mobilisation générale que nous appelons aujourd’hui pour protéger les enfants et garantir leurs droits.