Vivant : notre projet pour une République écologique

Le programme

Liberté, égalité, fraternité, biodiversité

Coopérer : l’horizon de l’écologie 

16 mars 2020. Notre pays, comme tant d’autres, s’arrête soudainement. Un virus, probablement transmis par l’animal à l’être humain, se diffuse rapidement au gré des nombreux échanges dans le monde entier. 

Nous n’étions pas prêt.es à vivre cette pandémie. Et pourtant nous aurions dû l’être. Depuis déjà longtemps, nous savons que notre système économique productiviste et prédateur détruit notre planète et modifie les équilibres naturels au risque de désastres écologiques, sanitaires, humains, économiques et sociaux. Mais nous avons poursuivi notre fuite en avant les yeux fermés. 

À défaut de médicament ou de vaccin, à défaut de suffisamment de places dans les hôpitaux, le seul moyen de limiter les morts a été de se séparer, de se tenir à distance les un.es des autres.
Ces temps de confinement et de distanciation imposés ont montré combien nous avons besoin les un.es des autres pour faire société. Les formes de solidarité se sont développées pour nourrir les plus démunis, porter des courses, prendre des nouvelles, imprimer des cours. 

Nous n’étions pas prêt.es logistiquement quand les masques manquaient aux soignant.es directement confronté.es aux contaminations dans les hôpitaux. Pas prêt.es dans les hôpitaux où les politiques de logique comptable ont diminué le nombre de lits, réduit les moyens, épuisé les personnels. Pas prêt.es à être agiles avec un État trop centralisé ayant du mal à adapter ses réponses aux situations des différents territoires. Pas prêt.es lorsque toutes les activités économiques se sont arrêtées, mettant en très grande difficulté des milliers d’entre nous. Pas prêt.es quand les écoles ont fermé et révélé les inégalités criantes entre les élèves, la fracture numérique, le manque de moyens de l’Éducation nationale, malgré toute l’énergie déployée par les enseignant.es. 

Et pourtant, les services publics, notre patrimoine commun, si décriés depuis des années, se sont révélés essentiels comme les travailleurs.ses de première et deuxième ligne si peu considéré.es. 

Cette expérience d’assignation à résidence, de temps suspendu dans un monde habituellement si mobile et si rapide a mis à jour les profondes inégalités qui nous séparent et fracturent la société. Les inégalités dans notre façon d’habiter : habiter un logement digne et adapté à la composition de son foyer ou habiter un logement trop petit, mal isolé, avec la crainte de le perdre à chaque chute de revenu ; habiter un logement donnant un accès à la nature, à l’air, au vert ou habiter dans un quartier très dense et minéral ; habiter près de services publics accessibles dans le kilomètre autorisé ou habiter à l’écart de tout ; habiter dans un lieu sûr ou habiter avec la peur de sortir de chez soi. 

Les séparatismes n’ont jamais été aussi forts dans notre pays. Le séparatisme néolibéral recherche toujours plus de profits concentrés dans les mains d’une toute petite minorité exploitant sans limites les ressources pourtant communes. Le séparatisme autoritaire laisse les inégalités s’accentuer, se réfugiant derrière une prétendue autorité qui remettrait de l’ordre. 

Le séparatisme nationaliste est le plus dangereux : il cumule les défauts des deux premiers séparatismes et renforce les discriminations, avec la volonté farouche de tout faire pour qu’il ne soit plus possible de revenir en arrière. Il n’a jamais été aussi présent dans les discours, les médias, pour coloniser les imaginaires . 

Notre ambition est de rassembler toutes celles et ceux qui veulent échapper aux séparatismes, arrêter la fuite en avant, inventer ensemble un pays, un monde habitable pour toutes et tous. Nous sommes nombreux. 

C’est le chemin que nous vous proposons ici. Celui de l’écologie. L’écologie rassemble, fait sens, fait lien, l’écologie redonne espoir. 

En nous reliant au vivant, humain et non humain. Pour que nous puissions continuer à habiter dignement la Terre, nous devons réduire drastiquement dans les cinq prochaines années nos émissions de gaz à effet de serre. C’est notre premier défi : agir pour le climat. C’est possible.  

En nous reliant les un.es aux autres, en replaçant au centre de nos valeurs la solidarité plutôt que l’individualisme, la coopération plutôt que la compétition, le temps long plutôt que les décisions de court terme, l’intérêt général plutôt que la somme des intérêts particuliers, la démocratie citoyenne en lieu et place de la technocratie ou des populismes. 

L'écologie est avant tout un projet de société bâti sur la coopération. Coopérer économiquement plutôt que se lancer dans une compétition effrénée sans règles. Coopérer dans un nouveau modèle de protection sociale. Coopérer dans un monde du travail renouvelé par la démocratie sociale. Coopérer dans une école pour apprendre dès le plus jeune âge à partager, à faire ensemble plutôt qu’à faire chacun pour soi. 

Pour se relier, il faut des règles claires, celles d’une démocratie intégrale, celles d’une République apaisée, respectueuse de l'État de droit. Celles permettant de vivre en sûreté. Celles qui assurent l’égalité à la diversité des territoires de notre pays. Celles d’une République écologique. 

Nous relier à l’Europe et au monde.
D’abord avec nos voisins les plus proches avec lesquels nous partageons les valeurs du projet européen. Et aussi coopérer avec le reste du monde, en solidarité et responsabilité commune avec les populations les plus déshéritées de la planète, dénuées des droits humains les plus élémentaires. Avec toutes celles et ceux qui partagent la conviction que vivre dans un monde sain, sûr, libre et en paix est possible. 

Parce que nous entendons non seulement faire face aux urgences et réparer les conséquences des mauvaises décisions passées, mais, avant tout, agir sur les causes, anticiper, prévenir, notre projet s’articule autour de ces six grandes orientations. Parce que les écologistes portent un projet de civilisation, réformiste et radical. Une autre manière d’habiter le monde.